Un texte, une image, vous plait ? Vous souhaitez l'emporter et le partager pour votre plaisir personnel ? Pensez à l'auteur : n'oubliez pas l'endroit où vous l'avez trouvé, ni le nom de celui ou celle qui vous a offert du plaisir... et laissez un petit mot. Les auteurs aiment savoir que leur travail intéresse.
Vous souhaitez en savoir plus sur l'UERA ? Sur un auteur en particulier ? Visitez le site internet uera.fr
, le blog infos de l'association, ou les blogs personnels (liens à droite).

Tableaux en attente d'écrits UERA

mardi 30 avril 2013

Sur les pas de Guignol - 2

Continuons l'histoire de Guignol... 

Si les premières représentations furent données dans la chapelle des Pères Antonins, en 1838, la troupe familiale créée dans les années 1820 avec Josserand, le gendre, et le fils Étienne, s’installe place des Célestins entre deux incendies du théâtre. En 1852, Jean-Jacques, fils d’Etienne, et Vuillerme (Victor-Napoléon Vuillerme-Dunand), rue Port-du-Temple, conduisent Guignol à son apogée jusqu’à 1890 à côté de la troupe Josserand - Rousset installée en 1862 passage de l’Argue sur une scène dessinée par Girrane, et bien d’autres troupes (93 demandes dans la seconde moitié du siècle dont la plupart furent refusées pour cause d’esprit frondeur), « dérangeant » le préfet impérial dont la censure impose des textes préalables qui furent très « remaniés » sur scène. Il existe même un Guignol à Paris puisque la comtesse de Ségur l’évoque dans Quel amour d’enfant. Au dos de la stèle portant le buste de Laurent Mourguet, place du Doyenné, figure la liste des artistes de l’époque dont Nizier du Puitspelu, alias Clair Tisseur, fondateur de l’Académie du Gourguillon. 

Le Théâtre lyonnais de Guignol, publié en 1865 de manière anonyme par Jean-Baptiste Onofrio, respectable magistrat qui s’encanaillait aux Guignols, est expurgé de toute gauloiserie et autres propos grivois mais nous permet de retrouver des pièces du répertoire comme le Pot de confiture. 

Après 1878, Rousset, au Théâtre du Gymnase quai Saint-Antoine, embourgeoise le Guignol populaire et parodie les opéras joués à Lyon (Faust, Carmen…) comme dans Guignol Tell. Les textes imposés par la censure impériale, ceux d’Onofrio et ceux de Rousset, qui perpétue l’habitude, sont précieux pour les historiens de ce théâtre très particulier. Le 30 avril 1865, Barillot sort le premier numéro sur 83 du Journal de Guignol, écrit en partie en patois, qui récolte quatre procès sans compter amendes et mois de prison ; prédécesseur de La Marionnette (1867-1868), Guignol Illustré (1876-1878), L’Ancien Guignol (1882-1885) et Guignol lancé en 1914 par Victor Lorge et qui tient toujours. 

En 1907, Eléonore Josserand, une descendante, relance une troupe Guignol familiale devant les 450 places du théâtre du quai Saint-Antoine, racheté à Rousset, et elle aura un immense succès, même au plan national, jusqu’à l’apparition du cinéma et la guerre de 1939. Durant la Grande Guerre, Guignol vint même participer à l’« Union sacrée » et entre les deux guerres, il défile dans la rue. 

En 1956, Jean Brunel (alias Jean-Guy Mourguet car descendant de la fille de Laurent) relance le « Guignol classique » tout d’abord au musée Gadagne (devenu musée de la Marionnette), puis rue des Marronniers, rue Saint-Georges au « Petit Bouif » et enfin rue Garrand avec le Guignol officiel, près du Conservatoire, aidé depuis 1990 par la commune de Brindas qui a son propre Guignol, faute de l’aide de Michel Noir alors maire de Lyon ! Mais classiques ou non, les marionnettes sont donc nombreuses, les castelets aussi. Le succès de Guignol s’exprime également sur les innombrables affiches, timbres postaux, enveloppes, étiquettes de bouteilles de vins du Beaujolais voire des Coteaux du Lyonnais ! 

Si un Lyonnais a animé longtemps sur France 2 une émission inspirée par Guignol, les Guignols de l’Info sont aujourd’hui la version télévisée de Guignol même si les « têtes de Turc » ont changé depuis la fin du XIXè siècle.

Par Pierre Coeur.

Rajoutons qu'en 2013, Guignol affronte le crocodile de Ouagadougou par l'intermédiaire de Jacques Bruyas.  (pièce jouée jusqu'au 2 juin à la Maison de Guignol - plus de renseignements sur la page Agenda de l'autre blog UERA).




Pour  en savoir plus :

Lyon d’art et d’histoire (Editions La Taillanderie, 1999) par Marie-Agnès DEVOS, Gérald GAMBIER et Louis JACQUEMIN

Guignol, cœur de gone, tête de bois (Editions Le Dauphiné Libéré 2009) par Annie CROUZET


lundi 29 avril 2013

Sur les pas de Guignol - 1



Il est des personnages incontournables lorsqu'on se promène en Rhône-Alpes...

Laurent Mourguet, né en 1769 rue Saint-Georges au pied de la montée du Gourguillon, fils d’un « fabriquant » (maître-ouvrier tisseur) au chômage, était illettré comme son épouse, canuse aussi, puisqu’ils ne signent pas leur acte de mariage en 1788 comportant la mention fameuse « pour ne savoir de ce que enquis ». Il fut emprisonné un temps fin 1793 comme muscadin et échappa de peu à la guillotine ; débutant canut tout jeune, puis marchand-forain et « dentiste » (arracheur de dents), il finit sa vie en 1844 à Vienne en Isère, toujours marionnettiste ou plutôt « saltimbanque » comme le mentionne son acte de décès. Le couple eut dix enfants dont beaucoup furent les assistants de leur père dans cette activité. La statue de Laurent trône place du Doyenné, il figure déjà sur l’horloge Charvet installée en 1852 avec des personnages en cuivre mais têtes en bois (Guignol, Gnafron, Polichinelle) et un collège d’Ecully porte son nom.

Dérogeant du théâtre de marionnettes dérivé de la Commedia dell’arte et de Polichinelle en particulier, dont le « castelet » accompagnait son activité d’arracheur de dents - il fallait attirer le client puis le distraire pendant la séance - il avait créé en 1804 Gnafron, image de son ami Lambert Grégoire Ladre dit « le père Thomas » première marionnette lyonnaise statufiée à Baugé, puis en 1808 Guignol, son image à lui, du nom de Chignol, ami italien de son père ou du village italien de Chignolo d’où cet ami était originaire. Il sculpte ces personnages de ses mains et les habille comme les canuts d’alors : Guignol porte veste de bure à collet ornée d’un nœud papillon et se coiffe d’un chapeau mou de cuir noir à oreillettes rabattues sur sa natte de cheveux enrubannée, qu’il nomme « salsifi ». Gnafron (nom tiré de gnaffre, cordonnier, ou en parler lyonnais « regrolleur » voire  « bouif ») est vêtu du tablier en cuir de son métier et sa tête est recouverte d’un haut-de forme tout cabossé. Si Guignol a des yeux malicieux et un nez mutin, l’appendice nasal rouge et boursoufflé de son compère traduit sa propension pour le beaujolais. Quincieu-en-Beaujolais a dédié une statue à la marionnette.
D’autres personnages viendront ensuite animer le castelet : le juge Cadet, le propriétaire Canesous, le gendarme et surtout Madelon, l’épouse (la fenote) de Guignol qui, malgré les coups de bâton en retour, lui reproche ses abus de vin et de cochonnaille ! Le métier Jacquard, la « bistanclaque » (onomatopée du bruit du métier) est naturellement un autre « acteur » d’importance. Filoutant les riches, cognant sur les gendarmes, Guignol se fait l’ami des « petits », des faibles, en critiquant les injustices à partir de l’actualité. Le déménagement est la plus célèbre des pièces des débuts et son cadre est La Maison du Soleil.

A suivre.
Par Pierre Coeur.


jeudi 25 avril 2013

Du bleu et des tournesols (2)

Tournesol - Marc Wallerand - technique du rondisme
L'Etang de la danse des fées

Au milieu d’un champ de tournesol
L’Etang de la Danse des Fées miroite
Un faisceau de lumière étoilée
S’anime au milieu des prés

Des lutins, des fadets batifolent
Les fées s’y penchent, la tête bien droite
J’entrevois leurs merveilleuses pensées
Songes de rêves oubliés

Où s’avancent de bien vilains trolls
Je traîne là, dans ces prés où je boite
Au cœur l’espoir me fait avancer
Vers un but inachevé…
 

Par Dana LANG, à l'occasion de l'exposition Plumes et Pinceaux - 2e édition (2012-2013) - organisée par l'UERA.
Sur le même tableau, cf. De Charybde en Scylla, un texte de Lucile Gauchers : cliquez ici.

dimanche 21 avril 2013

Les quartiers de Brotteaux - 3

[...]
Les trains partant de cette gare allaient vers l’Est de la France (d’où de sinistre mémoire les départs et retours - pour ceux qui revenaient, et dans quel état - des poilus en 1914-18). Mais cette gare desservait aussi et surtout Genève et les Alpes-Dauphiné et les hôtels aux alentours étaient des palaces identiques à ceux de la Suisse. La Brasserie des Brotteaux  est un vivant témoignage de la richesse décorative et de la recherche « art nouveau » d’alors.
Devant la gare passe l’avenue du Général Brosset.
Le Général Diego Brosset (né à Buenos Aires en 1898 et mort en 1944 d’un accident de jeep dont le chauffeur qui n’était autre que le comédien Jean-Pierre Aumont réchappa) est le libérateur de Lyon en 1944 à la tête de la Première Division de la France Libre qu’il commandait en Italie puis dans le midi de la France. Avant 1945 la rue portait le nom de Jules Ferry, ce qui faisait double emploi avec la place voisine.
La place Jules Ferry va de la rue Juliette Récamier à la rue Lalande. Cette vaste place monumentale a été aménagée en même temps que la gare des Brotteaux à la fin du XIX ème siècle et au début du XXème. Il faut se souvenir qu’avant cet espace et celui occupé aussi par les bâtiments hâtivement évoqués plus avant, étaient une pièce d’eau mi-lac naturel, mi-étang ou mare dans laquelle les enfants du quartier se baignaient et où l’on pouvait voir des lavandières, aux croupes avantageuses de par leur position pour frotter le linge, vaquer à leurs tâches ménagères, et des bêtes s’ébrouer et s’abreuver.
On a donné à cette place le nom de Jules Ferry (Saint Dié 1832-Paris 1893) tristement célèbre chez les écoliers pour avoir rendu obligatoire l’école !
Sur cette place prochainement redessiné par le projet de parking, on peut admirer deux petits bassins sympathiques avec des alimentations en eau zoomorphiques (tortues et grenouilles) et une statue très massive de Mr Barbero, Député du Rhône et élu du quartier faisant office de maire avant guerre et donc avant la loi PLM de redistribution administrative des grandes agglomérations urbaines. Cette place accueille la rue Lalande correspondant pleinement à notre évocation d’un quartier futuriste de par le patronyme qu’on lui a attribué. En effet il existe toute une famille d’astronomes français du nom de Lalande. Celui qui est en cause ici est le plus célèbre et le plus local par sa naissance : Joseph-Jérôme Lalande (Bourg 1732-Paris 1807) directeur de l’Observatoire de Paris de 1768 à sa mort, auteur d’une « Histoire Céleste Française » décrivant la position de 50000 étoiles. Il était convaincu que l’homme réussirait un jour des voyages interplanétaires.
C’est pourquoi,comme nous le signalions au début de notre évocation, un architecte humoriste a posé sur le toit de l’un de ses immeubles des auvents de balcon en forme de soucoupe volante. Rappelons également le central téléphonique Lalande et les numéros d’alors LAL 43 20 ou LAL 12 63…
Le chemin de fer (d’où descendit à deux reprises, venant d’Amiens dont il était adjoint au maire, le grand Jules Verne venant retrouver entre autres ses amis circassiens les Rancy pour lesquels il écrivit « César Cascabel », ou venant finaliser un de ses guides de voyage - ancêtre du Routard - qu’il signait avec Adolphe Joanne), le chemin de fer donc, l’aérostat, l’avion (de par l’implantation Bvd Jules Favre d’une usine de pièces détachées Latécoère et Voisin), le téléphone, les voyages, les soucoupes volantes, l’installation de plusieurs détaillants de matériel informatique ou de nouveaux médias, des architectes entreprenants comme entrepreneurs… sans conteste ce quartier est un peu le Métropolis de Lyon ou le Gothamcity (la partie obscure oubliée) du sixième arrondissement… et ces allusions ne sont pas totalement gratuites ou farfelues puisque outre les écrivains lyonnais qui se réunissaient au café des voyageurs, actuel café de la Gare (H.Béraud, M.Achard, G.Chevallier, B.Clavel…), on trouvait dans les années soixante autour du peintre et jazzman Raul Bruckert de jeunes dessinateurs de BD comme Moebius rejoint plus tard par Tardy entre autres et deux étudiants américains de passage : Paul Ryan et Sal Buscema le premier dessinateur des « Quatre fantastiques », le second du célébrissime « Spiderman », deux BD cultes des Marvel Comics dont l’éditeur pour la France est l’entreprise lyonnaise Semic…

Par Jacques Bruyas.
Extrait de Flâneries.

samedi 20 avril 2013

Le quartier des Brotteaux - 2

[...]
Aux premiers temps du chemin de fer, le problème d’une gare principale se pose, et la cruciale question de son emplacement. Rive droite ? Rive gauche ?
Enquêtes et rapports se succèdent. Un débat sur la situation de la gare s’instaure. Certains revendiquant le faubourg des Brotteaux, d’autres la Presqu’île. On presse l’importance capitale de la gare sur la vie économique et sociale du quartier où elle sera implantée.
Dans ce contexte tous les milieux sont agités. Finalement après de houleux débats, on construit la gare dans la Presqu’île.
Le 1er juin 1857, on inaugure la gare de Perrache, mais très vite le besoin d’une seconde gare se fait sentir : ce sera la gare de Genève, construite en quelques mois en 1856. Il s’agissait de deux pavillons de 126 mètres de long sur 15 mètres de large laissant un intervalle couvert (la Halle) de 28 mètres pour le passage des voies. Ouverte le 1er juin 1859, elle tombera sous les pioches des démolisseurs en 1908 pour laisser la place à l’actuel bâtiment inauguré le 29 mars 1908.
Son ingénieur est Victor-Louis Rascol, son architecte Paul d’Arbaut. Les peintres Charles Lacour et Antoine Barbier ont signé les fresques de la salle des pas perdus (actuelle salle des ventes précitée), et Girier et Terreire celles du restaurant. Les sculptures bas et haut-reliefs sont de Masson, les mosaïques de Bertin et l’ouvrage intérieur en bois des établissements stéphanois Matin.
Cette gare est une gare à échelles ainsi dénommée parce qu‘ayant des bâtiments de plain-pied mais des voies ferrées surélevées pour permettre l'établissement de ponts ferroviaires au-dessus des routes. Ceci se justifiant à la suite d’une tragique collusion entre un train parti de l’ancienne gare dont les voies étaient de plain-pied et heureusement à faible allure avec un tramway du cours Vitton.
La place Jules Ferry a nombre de bâtiments copiés sur l’architecture assez audacieuse de cette gare dont les bâtiments à usage de bureaux (comme on les définissait alors) qui lui font quasiment face et qui abritèrent des services de l’équipement, de la SNCF, d’un grand voyagiste… et appelés à une redéfinition-révolution architecturale dans l’esprit prospectif évoqué plus avant.

A suivre.
Par Jacques Bruyas.
Extrait de Flâneries

vendredi 19 avril 2013

Le quartier des Brotteaux - 1



Un quartier futuriste... !

Lyon est une ville singulière car chacun de ses quartiers - parfois calqué sur un arrondissement - se conjugue à un temps et un mode différent…
Il y a les quartiers nostalgiques comme la Croix-Rousse - nostalgie entretenue dans un esprit « bobo » comme le définissent les ethno-sociologues - ; il y a les quartiers « archéo-archaïques » comme le conservatoire des trois « saints » Saint-Georges, Saint-Jean, Saint-Paul ; il y a les quartiers « présents » et forcément plus remuants par cooptation comme les « Berges », la cité Internationale (avec un complexe cinématographique) ou encore le pôle de Vaise (pour des raisons analogues) ; il y a les quartiers en promesse vive ou constante comme le « Confluent » ou Gerland et puis il y a des ilots urbains en perpétuel futur... parce qu’ils ont toujours eu une longueur d’avance, une vision prospective et perspective de l’urbain… Certes, parfois le futur devient antérieur quand les ans ont décliné les attentes des riverains, ou conditionnel quand on espère avec une fidélité inébranlable ; mais aussi nous trouvons un futur simple voire « futuriste », et c’est le cas de cet ilot citadin des Brotteaux.
Comme si Lyon se projetant dans une cinquième dimension réalisait au gré des changements justement de cette dimension « virtuelle » des audaces architecturales comme nulle part ailleurs… Au point de fixer des soucoupes volantes en béton sur les toits d’un immeuble voisin… !

Car si « Brotteaux » d’abord « broteaux », prononcés « breteaux » par les lyonnais et écrit avec un seul t viendrait de la racine latine de brouter(là où paissaient les troupeaux) on ne peut pas dire que c’est un quartier défunt où l’on déguste justement les pissenlits par la racine.
Dans l’invention industrielle comme dans l’horreur (et quelque part l’erreur) historique, les Brotteaux se distinguèrent. A l’emplacement de l’Hôtel des Ventes des Commissaires-priseurs C.Aguttes, A.Savart, G.Richard eurent lieu les premières ascensions de la Montgolfière en 1784 ; et en 1793 utilisant ces terrains de plaine entre la zone approximative de la rue Tête d’Or à l’actuel boulevard des Brotteaux, on y fusilla à qui mieux-mieux les opposants au jacobinisme révolutionnaire après qu’en 1792 on y eut fait la fête de la Fédération et de l’Etre suprême. Enfin en l’actuelle place Jules Ferry, Laurent Mourguet se produisit devant un public lyonnais en promenade à la campagne et en baignade puisque le Rhône généreux et encore non « domestiqué » par des barrages avait des résurgences dont un petit lac naturel en ces lieux. Dès 1808, Laurent Mourguet implanta son castelet en la plaine des « broteaux » éclipsant en l’esprit des lyonnais le Polichinelle italien pourtant très populaire.


A suivre.
Par Jacques Bruyas.
Extrait de Flâneries.

 
 

mardi 16 avril 2013

Haïku lyonnais

Paysage urbain

Sous le soleil bleu
La pierre ancienne tatoue 
Le contemporain

Photographie Norlane Deliz - Palais de la Bourse et "nouveau Grand Bazar", quartier Cordeliers
Par Norlane Deliz.