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mardi 30 avril 2013

Sur les pas de Guignol - 2

Continuons l'histoire de Guignol... 

Si les premières représentations furent données dans la chapelle des Pères Antonins, en 1838, la troupe familiale créée dans les années 1820 avec Josserand, le gendre, et le fils Étienne, s’installe place des Célestins entre deux incendies du théâtre. En 1852, Jean-Jacques, fils d’Etienne, et Vuillerme (Victor-Napoléon Vuillerme-Dunand), rue Port-du-Temple, conduisent Guignol à son apogée jusqu’à 1890 à côté de la troupe Josserand - Rousset installée en 1862 passage de l’Argue sur une scène dessinée par Girrane, et bien d’autres troupes (93 demandes dans la seconde moitié du siècle dont la plupart furent refusées pour cause d’esprit frondeur), « dérangeant » le préfet impérial dont la censure impose des textes préalables qui furent très « remaniés » sur scène. Il existe même un Guignol à Paris puisque la comtesse de Ségur l’évoque dans Quel amour d’enfant. Au dos de la stèle portant le buste de Laurent Mourguet, place du Doyenné, figure la liste des artistes de l’époque dont Nizier du Puitspelu, alias Clair Tisseur, fondateur de l’Académie du Gourguillon. 

Le Théâtre lyonnais de Guignol, publié en 1865 de manière anonyme par Jean-Baptiste Onofrio, respectable magistrat qui s’encanaillait aux Guignols, est expurgé de toute gauloiserie et autres propos grivois mais nous permet de retrouver des pièces du répertoire comme le Pot de confiture. 

Après 1878, Rousset, au Théâtre du Gymnase quai Saint-Antoine, embourgeoise le Guignol populaire et parodie les opéras joués à Lyon (Faust, Carmen…) comme dans Guignol Tell. Les textes imposés par la censure impériale, ceux d’Onofrio et ceux de Rousset, qui perpétue l’habitude, sont précieux pour les historiens de ce théâtre très particulier. Le 30 avril 1865, Barillot sort le premier numéro sur 83 du Journal de Guignol, écrit en partie en patois, qui récolte quatre procès sans compter amendes et mois de prison ; prédécesseur de La Marionnette (1867-1868), Guignol Illustré (1876-1878), L’Ancien Guignol (1882-1885) et Guignol lancé en 1914 par Victor Lorge et qui tient toujours. 

En 1907, Eléonore Josserand, une descendante, relance une troupe Guignol familiale devant les 450 places du théâtre du quai Saint-Antoine, racheté à Rousset, et elle aura un immense succès, même au plan national, jusqu’à l’apparition du cinéma et la guerre de 1939. Durant la Grande Guerre, Guignol vint même participer à l’« Union sacrée » et entre les deux guerres, il défile dans la rue. 

En 1956, Jean Brunel (alias Jean-Guy Mourguet car descendant de la fille de Laurent) relance le « Guignol classique » tout d’abord au musée Gadagne (devenu musée de la Marionnette), puis rue des Marronniers, rue Saint-Georges au « Petit Bouif » et enfin rue Garrand avec le Guignol officiel, près du Conservatoire, aidé depuis 1990 par la commune de Brindas qui a son propre Guignol, faute de l’aide de Michel Noir alors maire de Lyon ! Mais classiques ou non, les marionnettes sont donc nombreuses, les castelets aussi. Le succès de Guignol s’exprime également sur les innombrables affiches, timbres postaux, enveloppes, étiquettes de bouteilles de vins du Beaujolais voire des Coteaux du Lyonnais ! 

Si un Lyonnais a animé longtemps sur France 2 une émission inspirée par Guignol, les Guignols de l’Info sont aujourd’hui la version télévisée de Guignol même si les « têtes de Turc » ont changé depuis la fin du XIXè siècle.

Par Pierre Coeur.

Rajoutons qu'en 2013, Guignol affronte le crocodile de Ouagadougou par l'intermédiaire de Jacques Bruyas.  (pièce jouée jusqu'au 2 juin à la Maison de Guignol - plus de renseignements sur la page Agenda de l'autre blog UERA).




Pour  en savoir plus :

Lyon d’art et d’histoire (Editions La Taillanderie, 1999) par Marie-Agnès DEVOS, Gérald GAMBIER et Louis JACQUEMIN

Guignol, cœur de gone, tête de bois (Editions Le Dauphiné Libéré 2009) par Annie CROUZET


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