La ville rêve qu'elle dévale
C'est l'avènement de la nuit à Lyon.
Du haut de sa colline, une partie de la ville voit s'ouvrir l'éventail de plusieurs chemins vers un clocher scintillant, lointain, un repère, un phare qu'il faut rejoindre.
Mais les murs ne peuvent pas bouger.
Alors le pinceau de Macha devient l'architecte en trois dimensions de cet urbanisme vu du ciel, qui métamorphose les ruelles, les impasses, les escaliers, les pentes, en personnages en mouvement.
L'ombre s'abandonne pour devenir clarté.
Une coulée d'ocre et d'or invite la ville à se laisser glisser, à vivre les vertiges des précipices avant de remonter vers la Lumière finale.
Lyon se laisse porter, s'avance, s'évince des ténèbres rêches, repoussées.
Lyon se précipite en même temps que notre regard.
Les toits blancs absorbent l'orange des lumières dites "artificielles" mais qui créent une magie, une métamorphose.
Et le fleuve Rhône, comme un Dieu puissant, attend en bas la ruée des maisons vers son flux imperturbable, intemporel.
Il faut "passer le Rhône" comme dit la chanson, pour gagner l'autre côté de la ville.
Voici que sur les murs et le ciel s'inscrivent des lignes blanches comme des portées de musique. Des anges traversent peut-être l'espace en imprimant le relief de leurs ailes.
Tout devient possible dans la ville de Macha. Une ville qui se soulève, s'élève, respire, plus claire d'abandonner dans son sillage migrateur tant de noir.
La ville s'échappe !
Et notre regard devient, comme elle, libre.
Par Monique Clavaud.
Texte écrit à l'occasion de l'exposition Plumes et pinceaux - 2 (2012) sur une huile de Macha Belsky.
Site de Macha Belsky.
Sur ce même tableau, lire le texte de Aïcha Chérif : Nuit de la Saint-Jean 1831.
Comme c'est beau !
RépondreSupprimermerci Dana pour ta présence amicale
RépondreSupprimer