Vercingétorix contemplant Gergovie
Oh, écoute !
Comme la chanson des nuages est belle aujourd'hui !
Ah, si l'on pouvait toujours
l'entendre, ininterrompue et libre,
cette chanson à l'infini
que le ciel chante pour nous !
Chant des nuages
que le grand vent égrène en mélodies immatérielles,
roule, pétrit, gonfle, tourmente, emporte, étire encore
en longs voiles ténus de musique diffuse :
puissions-nous toujours l'entendes, la voix de cette harpe d'or
qui laisse, accrochés comme des fils de la Vierge, tous ces murmures
de feuillage et de vie secrètes dans nos forêts inviolées.
Le parfum de ces champs encor libres,
ce parfum, âcre et doux, pénétrant de joie de vivre,
qu'exhale cette terre labourée,
comme je l'aime !
Le ciel est comme un fleuve immense
roulant à l'infini au-dessus de nos têtes
des sables de soleils, des algues de lumière,
et, parmi les épaves de l'ombre inquiète,
les reflets mouvants de l'éternité.
Regarde !
Le vent et le soleil mènent leur grande chasse
et dans chaque étincelle, au bord des nuages, dans l'eau pure des lacs,
et sur les toits d'argent de Gergovie la belle
scintillant, inaccessible, vibre et jaillis,
ô toi frêle porteur de la terrible joie des Dieux,
ô chant d'azur de l'alouette !
Par Elyane Gastaud.
Extrait de la pièce Le conte du Genévrier.
Les auteurs et artistes de l'Union des Écrivains Rhône-Alpes vous invitent à la balade. Empruntez leurs chemins de mots et d'images, suivez leurs itinéraires, découvrez leurs regards... promenez-vous avec eux dans Lyon, sa région... et un peu plus loin !
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Tableaux en attente d'écrits UERA
- A vos écrits (2)
jeudi 11 décembre 2014
En terres gauloises
Libellés :
A côté de... ou plus loin,
Elyane Gastaud
jeudi 4 décembre 2014
Sourire de vacances
Promenade sur la plage
Sur une plage familiale de l’Aude s’exhibait un
Apollon qui avait dû passer son hiver dans des salons de musculation et, si
j’utilise le verbe « exhiber », c’est que je suis amoureux de la
vérité : il se pavanait dans la tenue de notre père Adam, allant sans
cesse d’un bout à l’autre de cette charmante petite plage.
Son manège se poursuivait depuis deux ou trois jours
quand soudain, mes tympans furent frappés par une voix enfantine hurlant :
« Papa ! ». Vu le
nombre de pères de famille qui surveillaient plus ou moins leur progéniture,
une grosse dizaine de têtes s’orientèrent alors dans la direction empruntée en
sens inverse par la voix. Une seule paire d’oreilles bien sûr - les enfants à
plusieurs pères ne le savent en général pas – était concernée, la mienne, car
c’était ma fille de cinq ans qui m’interpellait, ébahie.
Cette puissance sonore ne diminua pas par la suite quand elle hurla : « Dis Papa, pourquoi le gros Monsieur il a un
tout petit zizi ? ». Le fou-rire fut général.
Le gaillard a continué à fréquenter la plage, mais
désormais porteur d’un honnête slip de bain ! Les prudes mères de famille,
et peut-être leurs grandes filles, ont pu cesser de baisser les yeux !
Par Pierre Coeur.
Libellés :
A côté de... ou plus loin,
Pierre Coeur
jeudi 20 novembre 2014
L'amour est un voyage
Jura
A ce jour,
Si tu savais !
Si tu savais le nombre de poèmes ou textes,
Sans compter les deux lettres, écrits à ton attention,
Que toi Natacha, m'as inspiré depuis ce jour de janvier !
Leur chiffre atteint les contreforts du Jura... 39.
Que se passe-t-il donc ?
Que signifient ces effusions littéraires soudaines ?
Leur incessante répétition m'en donne presque le vertige !
Quand donc le volcan de mon coeur cessera-t-il de cracher,
nuit et jour,
Cette brûlante lave poétique
qui prend naissance dans toutes mes fibres ?
Lave qui, ensuite toujours, se refroidit doucement et avec
bonheur, sur les pages blanches du destin !
Ce train de 39 voitures roulant à vive allure,
traversant tous les pays du songe
Et toutes les régions de l'attente,
fera-t-il une brève étape dans la contrée
Du dénouement de cette belle histoire ?
Heureusement, le volcan entre deux éruptions s'assoupit à
nouveau m'offrant un répit reposant.
L'express aussi ralentit un peu
dés qu'il entre dans les localités du quotidien et du labeur,
mais au fond de moi, dans le secret de mon coeur,
Celui-ci demeure les yeux grand ouverts sur toi et le monde !
En fait, j'écris Natacha,
J'écris avec toi, par toi, pour toi.
J'écris car je ne te vois point.
Point je ne te parle.
Point je ne te souris.
Point je ne sens ton souffle proche...
Point je ne sens ton silence...
Par Eric Mériau.
In La Passagère, éditions Bellier, 2008.
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A côté de... ou plus loin,
Eric Mériau
jeudi 6 novembre 2014
Paysage en mots et peinture
MER
Je m'avance vers toi
Je me confonds à ton
souffle
J'obéis soudain à ta
loi
Je tombe au fond d'un
gouffre
Je deviens toi
Je suis la mer
balayée de galets
Je sombre je me noie
Avec la vague je
renais
Le ciel rejoint le
vent
Le noir descend
Et puis il ne reste
rien
L'immensité bleue
m'appartient.
Aquarelle Écume d'azur par Monique Clavaud. |
Par Chantal de Mey-Guillard, texte inédit sur une aquarelle de Monique Clavaud.
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A côté de... ou plus loin,
Chantal de Mey-Guillard
jeudi 30 octobre 2014
Souvenir sur les Pentes
Rafle Place-Colbert
La rafle s’est effectuée après que je suis rentré. Bien inspiré d’avoir accepté cette invitation des Bondet ! Toujours le même circus de la noria des paniers à salade qui s’annoncent par leur mélodie à deux tons, et gyrophares le parachutage sur l’asphalte de types bedonnants aux casques modèle 1954 à cimier en métal argenté qui ne portent la matraque que sur le côté du pantalon et non dedans et avec leurs lunettes anti-gaz. Et leurs aboiements censés impressionner.
La rafle s’est effectuée après que je suis rentré. Bien inspiré d’avoir accepté cette invitation des Bondet ! Toujours le même circus de la noria des paniers à salade qui s’annoncent par leur mélodie à deux tons, et gyrophares le parachutage sur l’asphalte de types bedonnants aux casques modèle 1954 à cimier en métal argenté qui ne portent la matraque que sur le côté du pantalon et non dedans et avec leurs lunettes anti-gaz. Et leurs aboiements censés impressionner.
En
fait, le flic n’est redoutable qu’en meute. Peut-être une leçon à
retenir pour quand nous lancerons l’insurrection. Renato a passé sa nuit
au ballon, a de nouveau pianoté. Il me le reproche car il s’était amusé
avec les autres à faire ronfler les brèles tout autour de la Place au
lieu de ponctionner un vicelard. Même Guy Reynaud s’est trouvé pris dans
la nasse. Les bourricots avaient encerclé la Place avec les véhicules
rue Lemot et rue Mottet de Gérando par un mouvement convergent et
coordonné digne de Bonaparte et avaient disposé un rang en haut de la
montée Saint-Sébastien ainsi qu’un autre vers les escaliers de la rue du
Général de Sève. Ils avaient même poussé le vice d’investir la traboule
de la Cour des Voraces en la prenant rue Imbert- Colomès. Quand ils
veulent, ils peuvent. Ils disposent de moyens pour ratisser la jeunesse
turbulente comme ils n’osent plus cantonner le Nord-Af’ bientôt
indépendant. Pour traquer la « délinquance juvénile » selon les termes
des journaux télévisés, ils savent mettre le paquet. En attendant, les
murs de la Croix-Rousse se couvrent de badigeons OAS vaincra
avec le O dessiné en croix celtique. Pas impossible que François Pierzon
en soit l’auteur ! Je reconnais les empattements qui transforment le
symbole en presque une croix potencée. Peut-être envoie-t-il ainsi un
clin d’œil ?
Par Alain Babanini.
Extrait de Faits-divers Accident Place Colbert, autoédition 2011.
Par Alain Babanini.
Extrait de Faits-divers Accident Place Colbert, autoédition 2011.
Libellés :
Alain Babanini,
Lyon
jeudi 23 octobre 2014
Un jour à Funchal
C'est après une marche
harassante à travers la forêt subtropicale, ouvrant notre chemin au coupe-coupe,
échappant aux serpents et autres dangers venimeux, que soudain, s'ouvrit devant
nos yeux émerveillés la vue sur un lac aux eaux de jade au bord duquel se dressait fièrement l'hôtel
Monte Palace. Notre but, notre havre où nous allions pouvoir poser nos hardes
et nous désaltérer. Hélas ! Il était fermé depuis de nombreuses années et nous
dûmes repartir, trébuchants et hagards, à la recherche d'un autre refuge.
Allons ! Funchal n'était qu'une dizaine de kilomètres plus bas...
Ci-dessus : la version romancée. Ci-dessous, la vérité
toute nue :
Seconde journée, visite du jardin tropical de Monte Palace,
situé au sommet de la colline de Monte. On peut y accéder en téléphérique, ce
que nous fîmes. Après avoir été la propriété d’éminents personnages, ce fut un
hôtel avant qu’une fondation transforme ce domaine en « conservatoire
végétal ».
La suite de l’histoire, c’est que
nous pensions pouvoir rejoindre à pied le jardin botanique de Madère, situé
quelques kilomètres en contrebas. Nous partîmes donc sous le cagna avant de
nous apercevoir qu’une vallée profonde et escarpée nous empêcherait d’atteindre
notre but. Nous aurions pu remonter et prendre le téléphérique, mais
imprévoyants, nous n’avions plus assez de liquide pour payer les tickets. Nous
étions donc partis pour nous taper dix bornes de descente abrupte et
macadamesque lorsque nous tombâmes sur un bus dominical et salvateur.
Heureusement, nous avions prévu le
ravitaillement : des « bolo do caquo » au chorizo, spécialité
madérienne qui altère un peu l’haleine… Évidemment, j’aurais préféré une
« espedata » (brochette de bœuf sur tige de laurier, cuite sur feu de
bois), mais quand on est impécunieux, on se contente de bolo do caco.
Quelques précisions géographiques :
Madère est située en plein océan
atlantique, à 660 km au large du Maroc (pratiquement en face d’Agadir) et à
1000 km de la métropole portugaise. Issue de l’émergence de volcans
sous-marins, elle culmine à 1.860 m et ses montagnes quasi-verticales couvertes de forêts tombent à pic dans
l’océan…
Funchal
est la capitale de l’île, qui est une région autonome. Située à l’ouest de la
côte sud, elle se développe sur le flanc d’une colline assez abrupte.
Par Jacques Morize.
Libellés :
A côté de... ou plus loin,
Jacques Morize
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