C'est après une marche
harassante à travers la forêt subtropicale, ouvrant notre chemin au coupe-coupe,
échappant aux serpents et autres dangers venimeux, que soudain, s'ouvrit devant
nos yeux émerveillés la vue sur un lac aux eaux de jade au bord duquel se dressait fièrement l'hôtel
Monte Palace. Notre but, notre havre où nous allions pouvoir poser nos hardes
et nous désaltérer. Hélas ! Il était fermé depuis de nombreuses années et nous
dûmes repartir, trébuchants et hagards, à la recherche d'un autre refuge.
Allons ! Funchal n'était qu'une dizaine de kilomètres plus bas...
Ci-dessus : la version romancée. Ci-dessous, la vérité
toute nue :
Seconde journée, visite du jardin tropical de Monte Palace,
situé au sommet de la colline de Monte. On peut y accéder en téléphérique, ce
que nous fîmes. Après avoir été la propriété d’éminents personnages, ce fut un
hôtel avant qu’une fondation transforme ce domaine en « conservatoire
végétal ».
La suite de l’histoire, c’est que
nous pensions pouvoir rejoindre à pied le jardin botanique de Madère, situé
quelques kilomètres en contrebas. Nous partîmes donc sous le cagna avant de
nous apercevoir qu’une vallée profonde et escarpée nous empêcherait d’atteindre
notre but. Nous aurions pu remonter et prendre le téléphérique, mais
imprévoyants, nous n’avions plus assez de liquide pour payer les tickets. Nous
étions donc partis pour nous taper dix bornes de descente abrupte et
macadamesque lorsque nous tombâmes sur un bus dominical et salvateur.
Heureusement, nous avions prévu le
ravitaillement : des « bolo do caquo » au chorizo, spécialité
madérienne qui altère un peu l’haleine… Évidemment, j’aurais préféré une
« espedata » (brochette de bœuf sur tige de laurier, cuite sur feu de
bois), mais quand on est impécunieux, on se contente de bolo do caco.
Quelques précisions géographiques :
Madère est située en plein océan
atlantique, à 660 km au large du Maroc (pratiquement en face d’Agadir) et à
1000 km de la métropole portugaise. Issue de l’émergence de volcans
sous-marins, elle culmine à 1.860 m et ses montagnes quasi-verticales couvertes de forêts tombent à pic dans
l’océan…
Funchal
est la capitale de l’île, qui est une région autonome. Située à l’ouest de la
côte sud, elle se développe sur le flanc d’une colline assez abrupte.
Par Jacques Morize.
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