Nous retrouvons Dana et Maurice, en panne à Saoû...
Bref, nous avons attendu, dans nos fauteuils, dans la salle d'attente
du garagiste priant le ciel qu'il ne nous donne pas un bon coup de bille sur le
crâne. Le garagiste, charmant homme, a réussi à trouver la pièce. Nous allons
pouvoir repartir sans dommage et la facture s'avère plus que raisonnable. Merci
Monsieur Guichard, vous êtes un homme bien !
Enfin, il est 19 heures lorsque nous arrivons à Saoû, juste pour
prendre une collation légère et rapide, car notre logeuse s'inquiète pour nous.
Nous parvenons à trouver l'adresse de notre gîte sans trop de mal et nous sommes
heureux de nous approprier les lieux avec la délectation des êtres éreintés.
Le lendemain, nous sommes plongés dans les préparatifs du Festival des
Mots et nous apprécions le petit cani juste bien situé sur la belle petite
place des cagnards. Celle-ci se trouve cernée de maisonnettes en forme de
rempart. Le site est charmant.
Après le déjeuner pris à l'Oiseau sur sa Branche où le chef concocte
des plats appétissants et délicieux à souhait, nous prenons la route de
Bourdeaux pour rencontrer notre nouvelle logeuse. Nous sommes déçus car nous
devons nous garer loin de notre logis. C'est compliqué pour nous. Enfin, nous
sommes contraints de faire avec... je dois me préparer, me maquiller, mettre
mon costume pour une soirée unique et inoubliable.
Nous retrouvons nos amis Jacques Bruyas, Christian Belleguelle, Henry
Chastant et Christian Gaba. La soirée va pouvoir commencer non sans quelques
oublis et ajustements inévitables. Après l'inénarrable prestation d'Henry
Chastant, puis de Christian Belleguelle, de moi-même et de Christian Gaba,
conteur togolais la soirée s'achève vers vingt-trois heures. J'ai si peu conté
depuis dix ans mais toujours devant de bonnes assemblées attentives. Un grand
coup de chapeau à Maurice qui s'est mis en quatre pour le bon déroulement de la
soirée. Nous dormirons bien ce soir.
Le lendemain matin, nous voici tous installés sur la place autour des
tables réservées aux auteurs venus de loin pour cette première manifestation.
Des visiteurs parcourent les ruelles du village où se déroule le marché aux
produits régionaux. Je n'ai pas pu me retenir de faire le plein en aulx,
tomates, fruits et œufs.
L'après-midi se déroule avec les artistes invités autour de leurs
textes Anna Prucnal, Enzo-Enzo et Fabien Attias, sous une alerte orange d'un
ciel chargé de vent et de nuages noirs. Les visiteurs viennent curieux et
attirés par cette toute nouvelle manifestation culturelle. Enfin devant la
menace d'un orage violent, tout le monde fini par plier bagage. Il faut à tous
reprendre la route.
Nous, nous restons autour d'un repas avec nos ami(e)s, Jacques, Fabien,
Audrey, Bernard, Aïcha, Ali et son épouse, Clémentine, Norlane.
Nous nous régalons des délices préparés avec amour par le chef. Soudain, Aïcha
me demande :
- Viendras-tu à Thionville ?
Je la regarde ébarbelusée*.
- Pourquoi ?
- Chercher ton prix ?
- Un prix ?
- Ben oui, et pas des moindres... le prix des frères Grimm et
européen de surcroît !
… Moi, évidemment je n'y comprends goutte... et
soudain, il semble me rappeler que j'ai bien reçu un courrier mais comme je n'y
croyais pas, je l'ai jeté à la poubelle. Mince !
Aïcha me donne d'autres précisions. Elle se rend à Thionville, elle
aussi récompensée. Et comme je ne comprends toujours pas ce qu'il m'arrive, elle
se tourne vers Jacques, Audrey, Bernard, Clémentine et Norlane.
- Oui, oui c'est bien paru dans le site de l'UERA !
Eux savent, moi pas ! Il semble que rien ne les surprennent, de
mon côté je ne réalise toujours pas ce qu’il m'arrive ! Un peu de temps pour
atterrir me sera nécessaire.
Le lendemain, nous nous rendons à 10 heures devant l'Office du
Tourisme, où il nous faut entrer dans les locaux car il tombe quelques gouttes.
Nous écoutons les explications sur l'origine et l'historique de cette grandiose
Forêt de Saoû. Puis, nous nous installons devant le porche de l'église pour
écouter la lecture du merveilleux texte de Fabien Rodhain, hymne au sauvetage
de nos semences mondiales. Cette lecture faite par Aïcha Vesin-Chérif, Audrey
Dupont et Fabien Rodhain, l'auteur, nous plonge dans l'échange de
correspondance entre trois personnages Rose, Nilakshi et Pierre-André (lettres
sensibilisant le lecteur au problème des semences mondiales menacées par les
multinationales. Vandana Shiva est le symbole même de cette lutte des paysans
indiens, l'ardente passionaria des semences libres)**.
Que voilà un beau sujet pour conclure en beauté ce festival des mots Saoû ETC... bien prometteur pour l'an prochain !
*mot de patois.
** parution à venir.
Par Dana Lang, au Cergne, 13 septembre 2013