Comment faire des promenades dans Lyon sans
emprunter les traboules ? Nos pas semblent y suivre ceux d’Astérix et
Obélix car quand Condate, quand le confluent, était une zone amphibie, on remplaça déjà les rues transversales par des passages,
les « traboules ».
Le Littré de
la Grand’Côte de Clair Tisseur (alias Nizier du Puitspelu) nous livre
l’étymologie de ce terme très lyonnais : trans
(à travers) ambulare (se promener).
Dès le Moyen Age passaient
par ces traboules piétons qui évitaient la circulation des rues, potiers ou
canuts qui ainsi n’exposaient pas leurs écheveaux ou tissus de soie aux
intempéries. Au milieu des traboules, on a cependant placé « un portique de fer, très bas, très étroit,
qui empêche les voleurs de soie de s’ensauver avec leur ballot sur l’épaule »
nous explique Pétrus Sambardier.
Henri Béraud, dans les Lurons de Sabolas, décrit leur utilisation en 1832 par les
canuts révoltés place Colbert à La Croix-Rousse ; on a cité déjà sur
cette même place la Cour des Voraces et de nombreux résistants les ont imités
pour échapper à la Gestapo. Paul Eluard, Louis Aragon, Pierre Emmanuel
se réunissaient eux place de la Baleine et rue des Trois Maries pour publier la
revue clandestine Confluences éditée
par René Tavernier. Il semble que certaines traboules servirent les maisons de
passe à deux entrées, dont l’une bien achalandée profitait de la
traboulante cour de l’actuel musée de l’Imprimerie !
Benoît Claqueret, il y a une bonne vingtaine
d’années, proposait un petit circuit touristique par les traboules des pentes
de La Croix-Rousse mais d’autres traboules existent dans la Presqu’île
ou dans le Vieux Lyon.
Par Pierre Cœur.
NB : "La lecture d'un article sur le village dauphinois de La Grave vient de m'apprendre que les ruelles y sont dénommées "trabucs". Le nom de ce village dérivant du mot celte "grava" c'est à dire "sol caillouteux", le terme de "traboule" ne dériverait-il pas aussi du même mot celte ? Il n'y aurait là qu'un exemple de plus du "Terrorisme intellectuel de la culture classique " (cf article en numérique chez Alter-éditions) qui, suivant les Romains, a tenté de gommer toutes nos racines "barbares" ?" Pierre Cœur.
NB : "La lecture d'un article sur le village dauphinois de La Grave vient de m'apprendre que les ruelles y sont dénommées "trabucs". Le nom de ce village dérivant du mot celte "grava" c'est à dire "sol caillouteux", le terme de "traboule" ne dériverait-il pas aussi du même mot celte ? Il n'y aurait là qu'un exemple de plus du "Terrorisme intellectuel de la culture classique " (cf article en numérique chez Alter-éditions) qui, suivant les Romains, a tenté de gommer toutes nos racines "barbares" ?" Pierre Cœur.
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