Les Cambarres :
terroir de nouvelles découvertes.
De « nouvelles »
archives notariales, récemment accessibles aux chercheurs[1],
autorisent de nouveaux éclairages sur la vie paysanne et artisanale dans ce
lieu-dit méconnu, accroché aux pentes, isolé et en ruine, mais paradoxalement
situé à Thurins, village des coteaux du lyonnais de près de 3000 habitants en
croissance démographique relativement rapide[2]. Les vastes apports intellectuels qui en
découlent, concernent des domaines aussi variés que la toponymie, la vie
familiale, les finances, la transmission successorale et les transactions
foncières, les élevages et les cultures, l’outillage et le mobilier domestique…
Il y a de quoi contenter le lecteur, souhaitant approfondir l’étude des
mécanismes socioéconomiques liés à l’exode rural d’antan, et donc curieux à propos des conditions matérielles
d’existence des habitants qui autrefois résidaient dans ce hameau, à plus de 625
mètres d’altitude, aujourd’hui en ruine. Des sources plus fiables
permettent en effet d’approcher la
réalité sociale historique, de manière beaucoup plus détaillée.
Concernant la toponymie, on
connait le nom officiel du lieu dit, les Cambarres [les Combares[3]],
grâce au cadastre napoléonien. Mais d’après les archives notariales, on
s’aperçoit que les paysans locaux avaient pris l’habitude d’appeler ce
lieu-dit, Combat [Combet[4]]. Par ailleurs, on ignorait jusque là le nom du
site rocheux, à proximité immédiate et en contre bas du lieu dit. Or, on apprend grâce aux archives notariales, que ce
cahos rocheux, autorisant une vue panoramique sur le terroir local, porte le
nom de « Roche d’Arnaud (t) ». Mais qui était Arnaud ?? Mystère… a priori !
Si l’on adopte un vocabulaire
moderne, on peut dire que du point de vue de la signalisation routière du chemin
public, allant de Thurins au Bayard, hélas toujours non goudronné en ce début
du XXIe siècle[5], nous sommes bien au
lieu-dit les Cambarres, mais il faut désormais ajouter la signalisation d’un
site touristique et naturel : la Roche d’Arnaud !
Compte tenu des surprises que
réserve l’histoire sociale singulière et mystérieuse de ce lieu-dit, nous
proposons ce livre, à la suite d’un article paru dans la revue l’Araire n°136
(Printemps 2004)[6] qui essayait de retracer
la vie sociodémographique du hameau depuis le XVIIème siècle, à partir des seuls registres de la paroisse et de
l’état civil en mairie[7], pas
toujours très lisibles. Rappelons que ce lieu-dit en ruine, situé aux confins
du territoire de l’ancienne baronnie de Rochefort, était composé de deux bâtis
distants de 50 mètres, avec deux ménages distincts et donc deux histoires
familiales différentes. Pour chacune de ces histoires, il convient de
distinguer les patronymes sous l’Ancien Régime, de ceux qui s’installeront à
partir de la Révolution de 1789.
A suivre.
Par Christian Fougerousse.
[1] Archives classées et
consultables aux Archives départementales du Rhône depuis le 16 août 2007.
[2] Concernant le repeuplement
démographique actuel des communes rurales, lire « le renouveau
rural » aux éditions l’Harmattan. 1996. 378 pages.
[3] Variante possible sur
certains plans cadastraux.
[4] Variante possible sur
certaines archives notariales.
[5] Voir la pétition des
propriétaires riverains adressée à la mairie de Thurins en date 31 janvier
2008.
[6] Le n° 136 de la revue
l’Araire contient des plans de localisation de ce lieu-dit. Concernant les
projets d’avenir pour ce lieu-dit au XXIe siècle, lire le rapport
« l’Araire : le génie associatif du terroir lyonnais » 2001.
IUFM de Lyon. Un projet réaliste et innovant de création d’un centre de
recherches scientifiques sur les questions interdisciplinaires concernant le
développement rural y est présenté.
[7] Nous avions aussi utilisé
les matrices des propriétés foncières bâties et non bâties au XIXe siècle
(archives départementales du Rhône).
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