Villeurbanne, Barbizon lyonnais...
Tous les touristes s’attardant un peu en Isère
découvrent avec ravissement Morestel, cité des peintres, et la Maison du maître de
l’école lyonnaise de peinture François Auguste Ravier qui invita en ses terres
dauphinoises nombre de peintres célèbres de la seconde partie du XIXè siècle
comme Corot, Courbet, D’Aubigny, Jongkind (que les paysans dauphinois
surnommaient le « père jonquille »)… C’est d’ailleurs ce dernier, né
à Lattrop aux Pays Bas le 3 juin 1819 et mort à Saint-Egrève le 9 février 1891,
et considéré à juste titre comme un des précurseurs de l’impressionnisme, qui,
rejoignant donc son ami Ravier s’arrêta à Villeurbanne en un hôtel-comptoir
répondant au doux nom de « La Têtue » (la patronne devait être
avenante), et qui sous le charme de cette adresse accueillante invita ses amis
peintres dauphinois à le rejoindre.
On retrouve au musée d’Orsay trois petites toiles,
l’une de Jongkind, une autre de Ravier, et une autre encore de D’Aubigny
présentant des vues de Villeurbanne vers les années 1870 et sur une des œuvres
on découvre l’hôtel en question.
Cette anecdote faisait les choux gras du talentueux
peintre Henri Bosse-Platière qui dans son atelier de la rue de la République
recevait force amis peintres dans les années cinquante du récent siècle
passé. Quelques toiles de Laroche, Herbaud, Carlotti ou Couty témoignent de cet
engouement esthétique pour Villeurbanne… Une autre toile datée de 1927 présente
le bourg de Grand’Clément sous un cadre presque champêtre et d’une grande
naïveté… Elle est signée Utrillo, qui était installé à Saint-Bernard, près
d’Anse.
Villeurbanne inspira les peintres à l’égal d’un Barbizon de
fortune !
Par Jacques Bruyas.
Chronique villeurbannaise, écrite pour Le progrès en 2010.
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