La
plupart des grandes cités sont des agrégations
de villages au cours des ans. La formation de Lyon s’est faite ainsi depuis
des temps immémoriaux tandis que le confluent se déplaçait car celui-ci est le
« père fondateur » de la ville.
La
Saône, après avoir encerclé le rocher qui porte le nom d’Île Barbe, laissant
une vallée fossile du Pliocène, de Vaise à Pierre-Bénite via Brignais, le fossé de Trion, a taillé dans la
moraine frontale laissée par les glaciers, il y a deux millions d’années, le défilé de Pierre Scize entre Croix
Rousse et Fourvière, pour se jeter plus tôt dans le Rhône. L’homme a rejeté le confluent en aval peu à peu vers
Ainay sous les Gallo-Romains, puis à La Mulatière ; ce fut l’œuvre de
l’architecte Perrache à la fin du XVIIIè siècle.
L’Histoire
officielle, selon un dogme établi par les Romains, fixe certes la fondation de
Lyon au 9 octobre de l’année 43 avant Jésus-Christ. Munatius Plancus, lieutenant de César, ami
de Cicéron, expulsé avec sa garnison de Vingenna (Vienne) par les habitants
profitant de la mort de Jules-César, fonda en effet une colonie sur le
territoire des Ségusiaves libres, au sommet de la colline de Fourvière,
en obéissant à un ordre du Sénat romain, avec tous les rites traditionnels des
Romains. Il lui donna le nom de Lugdunum.
Mais de nombreux marchands de Vienne révoltés l’année précédente peuplaient
déjà le site aménagé depuis six ans et l’archéologie nous fait remonter bien
plus haut dans le temps.
A
la Préhistoire, en effet, l’homme occupait déjà ce site remarquable de confluent
puisque l’on a retrouvé des traces de sa présence de quatre mille ans plus ancienne,
donc il y a six mille ans, au pied
de La Duchère, d’autres plus récentes à Gorge de Loup, sur le futur terrain de
l’Olympique Lyonnais à Décines, à Vancia, sur le tracé du périphérique nord, à Saint-Priest,
à Vénissieux. Des objets étrusques du VIIIè siècle avant J.C. découverts au
confluent ou une amphore à vin témoignent même d’un commerce ou au moins d’échanges avec les peuples italiques et
méditerranéens. Vers -600, le site, nœud de communications fluviales et
terrestres, a peut-être été le siège d’une « principauté » ou d’un
comptoir contrôlant les échanges entre les cités-états de la Méditerranée
orientale, grecques et étrusques, et les principautés celtiques nord-alpines
transitant par Massalia. Des Romains installés à Vienne, avant que ne naisse
Lugdunum, avaient compris que le cours plus paisible de la Saône offrirait un
havre plus quiet à leurs bateaux, juste en amont du confluent de l’époque, soit
entre Pierre-Scize et Terreaux. Imaginer qu’auprès de ce port existait un
bistrot voire un lupanar autour desquels se pressaient quelques demeures n’est
sans doute pas gratuit.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
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