Alphonse Daudet avait imaginé un sous-préfet épris
de poésie s’attardant pour écrire son discours d’un comice agricole en quelque
bucolique arrêt dans les champs. Et bien au XIXe siècle la région lyonnaise
connut un préfet-sénateur-maire du nom de Waïsse (écrit aussi avec un
« v ») dénommé le « Haussmann lyonnais » qui dans un grand
élan hygiéniste rêva d’apporter la campagne à la ville et décida la création du
Parc de la Tête d’Or. Le nom de ce parc vient de l’ancien domaine éponyme qui
s’étendait jusqu’à Vassieux sur la rive droite. C’est de ce domaine qui fut
tour à tour propriété de la famille Lambert (de Villeurbanne), puis des Jésuites,
puis de l’Échevinage lyonnais pour finir aux Hospices civils de Lyon, que
furent distraits en 1856 les 117 hectares propices à l’édification du dit parc.
Le projet approuvé, les administrations
préfectorales et municipales firent choix des frères Bühler, architectes
paysagistes ayant à leur actif le « jardin des plantes » des pentes
croix-roussiennes, pour l’exécution d’un plan répondant aux désidérata formulés
par M. Gustave Bonnet, ingénieur en chef de la Ville de Lyon, grand amateur
avec le Préfet Waïsse de plantes rares et de jardins ouvragés…
Le Préfet aimait
son parc mais dans son empressement urbanistique, il omit une vérification
d’usage élémentaire, le zonage et l’arpentage précis du
terrain… conclusion : les deux tiers du parc étaient alors terrains
villeurbannais…
Cela s’arrangea non sans mal sous un premier mandat Herriot mais
reconnaissons que lorsqu’un préfet herborise, il confond facilement pomme
d’amour et pomme de discorde !
Photographie de Norlane Deliz - parc de la Tête d'Or - juin 2009 |
Photographie de Norlane Deliz - parc de la Tête d'Or - avril 2011 |
Par Jacques Bruyas.
Chronique villeurbannaise, écrite pour Le progrès en 2010.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire