Retrouvons la Semi-Terre de Maeldwin et terminons la construction du Temple de Yanis.
[...]
Le Temple de Yanis fut construit avec
les plus rares marbres blancs. Les architectes rivalisèrent pour imposer un
esthétisme mélangeant l'austérité à la magnificence. Ils érigèrent des colonnes
imposantes, remplies de majesté. Le tympan de la façade principale, celle qui
regardait vers l'ouest, vers le soleil mourant, devint l'œuvre des sculpteurs
les plus doués. De nombreuses statues ornèrent une multitude de niches,
reprenant les portraits imagés des divinités auxiliaires, hideux et magnifiques,
monstres si semblables à la réincarnation de quelque cauchemar qu'il semblait
que seule la réalité leur donnait naissance.
La complication voulue du plan fit de
l'édifice un sanctuaire tortueux, où les alcôves succédaient aux chapelles, où
les déambulatoires zigzaguaient longuement avant de s'évaser en des salles
gigantesques, où les cloîtres abrités des rigueurs du climat déroulaient
l'infini de leurs arcatures... Des pans de murs entiers furent décorés de
fresques : on y parlait des Sept Miracles ou de l'Odyssée de Yanis en
terre des Mortels. La mythologie se mêlait à la réalité.
Puis, avec l'arrivée des ailes
vagabondes, lorsque les mouettes s'élançant vers la mer formaient les seuls
nuages de ce pays, le Temple de Yanis fut consacré en grandes pompes. Les
notables de tous pays, les rois les plus puissants, les négociants les plus
riches, furent invités. Béowulf laissa libre cours à son goût du luxe. La fête
dura sept jours et sept nuits. Des troupeaux entiers furent sacrifiés et leur
sang répandu le long des escaliers menant au Trône Suprême. Les festins les
plus raffinés furent servis tandis que Béowulf déployait toute son adresse de
prescient pour terroriser les Grands de ce monde. Tous, dans la naïveté de
leurs âmes superstitieuses, se donnèrent corps et âme au nouveau culte. Yanis,
Déesse Suprême de la Mort,
naquit ce jour, surgie des effluves âcres du sang et du chaos barbare de la
fête. Personne n'osa contester son existence. On lui éleva une idole née des
ors les plus fins. Béowulf d'Énée se déclara satisfait.
Par Valérie Simon.
Extrait
de Yanis déesse de la mort, tome
1 du cycle de fantasy Arkem la Pierre des ténèbres, Éditions du Riez, 2013.
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