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vendredi 22 novembre 2013

Sur les pas de Louis Mandrin - 2


Suite de l'histoire de Louis Mandrin, bandit bien-aimé.

En 1754, il organise cinq campagnes de contrebande. Le 17 juin de cette année-là, l’intendant du Dauphiné écrit : « L’audace des contrebandiers se porte aux derniers excès. Non contents d’introduire à mains armées dans le royaume des marchandises prohibées, ils intimident les employés, ils entreprennent d’enlever aux collecteurs les deniers des recettes ». Le 21 juin, ils exposent leurs marchandises sur le marché de Millau, alors que des guetteurs préviennent toute mauvaise surprise. A Rodez, ils obligent même les employés des fermiers généraux à acheter leurs produits sous la menace de leurs armes. La campagne d’août, la troisième, atteint Brioude, Craponne et Montbrison où Mandrin oblige le maître-geôlier à libérer huit coupables de faux saunage, contrebande, complicité ou désertion mais non treize auteurs de vols et deux auteurs de meurtres. Le 3 octobre, à la tête de plus de 300 hommes, Mandrin franchit le Rhône-frontière au Pont de Grézin en direction du col de la Faucille, passe par  Nantua, Châtillon-sur-Chalaronne et Thoisey, puis Charlieu en Forez et Roanne et enfin le Puy, terme de cette quatrième expédition,  continuant à laisser de la marchandise prohibée contre espèces sonnantes mais en délivrant des reçus dûment signés … à la grande joie du peuple, des petits bourgeois mais aussi des grands seigneurs. Si les choses se passent un peu mal chez Dupin entrepreneur des tabacs au Puy, Mandrin ayant un bras cassé par un coup de feu, l’escale chez Pierre Baillard du Pinet receveur entreposeur du grenier à sel et représentant de la gabelle à Montbrison se termine mieux puisque Madame du Pinet prend soin du capitaine contrebandier et fait quérir manu militari (ou contrebandari ?) un médecin pour lui qui pare le bras avec des « palettes » ; Mandrin remerciera en offrant un rouleau de soie des Indes.

Afin d’achever la guérison de sa fracture et la fermeture de ses plaies, Mandrin gagne Rochefort-en-Novalaise, près du Pont-de-Beauvoisin, chez de Piolenc le fils du premier président du Parlement du Dauphiné, de Thoury, qui avait été obligé de signer la condamnation à mort de Louis Mandrin mais était resté courtois avec lui au point de lui proposer un refuge en Savoie. Il est plus exactement reçu chez le fermier du château, Maître Perrety, dont l’épouse Jeanne Marguerite est la maîtresse de Louis. Tout près de là, à Pont-de-Beauvoisin, Saint Pierre le Cadet, Amboise et Bélissard préparent une cinquième expédition. Cette expédition ayant passé la frontière enneigée durant la nuit du 14 au 15 décembre 1754 dans le Jura, arrive vite près de Pontarlier, puis près de Besançon où elle défie les cavaliers d’Harcourt, puis à Beaune en Bourgogne. Là, l’accueil initial est un peu froid mais Mandrin  un verre de bourgogne à la main, retourne si bien la situation que les Beaunois retardent Fischer et ses cavaliers francs-comtois qui poursuivent les contrebandiers. Néanmoins, Fischer rejoint ces derniers venant de quitter Autun, près du village de Gunan. Mandrin organise alors la retraite du gros de ses troupes laissant une vingtaine des plus braves contrer chasseurs et dragons de Fischer ; tous moururent, souvent dans l’incendie d’une grange transformée en citadelle, sauf cinq qui furent arrêtés, mais ils avaient causé de lourdes pertes aux adversaires. Les « mandrins » mettent bientôt plus de quinze lieues entre eux et leurs poursuivants, souvent mis sur de fausses pistes par les habitants ou trompés peut-être par les traces dans la neige de chevaux ferrés à l’envers ; on en retrouve près de Lapalisse et à La Sauvetat au-delà d’Arlanc et La Chaise-Dieu. Attendus dans ce village par les régiments d’argoulets commandés par le capitaine Diturbide et arrivés de Lyon, ils doivent se disperser et Mandrin, Ambroise et Jean Saint Pierre le Cadet, blessés plus ou moins gravement, se retrouvent dans une ferme du Haut-Vivarais où le père Ambroise qui avait fait de Mandrin un grand contrebandier est enterré par ses amis. Les deux autres, proclamés morts par les officiers du roi qui avaient retrouvé à Gunan le chapeau à chamarrures dorées de Mandrin criblé de balles, regagnent l’Auberge du Lion d’Argent à Carouges au bord du Léman.

A suivre.
Par Pierre Coeur.

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