S’il est évident que nos premiers ancêtres se
déplaçaient à pied, sans doute pour les plus riches à cheval ou dans des
véhicules tirés par des chevaux, que les nautes gallo-romains ont dû assurer
quelques transports urbains, qu’on usait pour traverser les
« fleuves » de bêches ou trailles à distance des rares ponts de
l’époque (en 1487, Philippe de Savoie concède à Guillaume Pape de Lyon le droit
d’établir un bac et un petit port (un petit havre) au
lieu-dit « Moyffon », petit
domaine dauphinois s’étendant sans doute sur les deux rives du Rhône et en
1790, le Seigneur de la Pape est autorisé à établir un bac à traille entre
Villeurbanne et Rillieux que Dubois-Crancé fait doubler d’un pont de bateaux
par les sapeurs pour les besoins du siège de Lyon), des coches d’eau assurent le
trafic Lyon-Saint-Jean - Vaise - l’Ile-Barbe dès avant la Révolution de 1789.
Vers 1837 ouvre la première
ligne de la Compagnie des Omnibus de
Saint-Clair, Perrache - quartier de la Boucle, omnibus à chevaux doublant
le service des bateaux sur le Rhône.
Puis, des lignes desservent d’autres faubourgs,
regroupées vers 1855 dans la Compagnie Lyonnaise des Omnibus, avec ou sans
rails, remplacée en 1879 par la Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon
(OTL) et ses « belles-mères », « bouillottes » et
« torpilleurs ». La CLT (Compagnie Lyonnaise de Tramways et
Chemins de Fer), à voie métrique et directement motorisée, dessert
Monplaisir de 1893 à 1901. Le « car » Ripert, à chevaux
jusqu’en 1910, dessert les lignes
. Gare de
Genève - Archevêché
. Perrache -
« ficelle » de La Croix-Rousse
.
« ficelle de La Croix-Rousse » - Caluire
.
Sainte-Blandine - Croix-Paquet
. Charité - Pierre-Bénite
L’omnibus Charvolin dessert Charpennes -
Tolozan.
La première « ficelle » (car les
wagons sont tirés par un câble), rue
Terme - Boulevard de La Croix-Rousse, est apparue en 1862 utilisant la gare
de la Croix-Rousse en commun avec la Régie des Dombes ; elle sera reprise
par l’OTL en 1898 mais de nos jours, son tracé laisse monter les voitures plus
rapidement sur le plateau. (C’est lors du creusement de son tunnel que l’on a
extrait « le Gros Caillou » qui trône depuis lors à l’extrémité du
Boulevard) La ficelle Croix-Paquet
ne sera inaugurée qu’en 1891 du fait de l’opposition de la compagnie gérant
l’autre ficelle lors de l’annonce du projet en 1882 : on l’appelait
« ficelle à un sou » car l’autre coûtait deux sous et elle
tirait un « truck » plate-forme non couverte pour marchandises et
chevaux ; elle aussi sera reprise par l’OTL en 1914 après qu’elle ait été
électrifiée en 1907 ; elle a été intégrée dans le réseau du métro entre
1974 et 1977.
Le lancement de ponts au XIXè siècle va entraîner la fin
des bêches et trailles encore que la traille de Saint-Clair, près du pont
Poincaré, n’ait disparu qu’en 1943 ! Pontons ou bateaux à bains voisinent
avec les viviers flottants et plattes (des bateaux-lavoirs) tandis que sur
l’eau, le trafic est intense de gens et marchandises par péniches et
bateaux-mouches, toutes les huit minutes dès cinq heures et demie du matin
(passent même des processions !). Mais le transit urbain est déplorable,
aggravé par le conservatisme lyonnais hostile aux « chaudières ». Les
Mouches intra-urbaines, rachetées par la Compagnie Lyonnaise des Tramways et
Chemins de Fer (CLT) en 1901, reprises par l’OTL de 1901 à 1906, ont cependant
le même nombre de clients que les omnibus en 1905.
En
1900 circulent
sur ces ponts et dans la ville :
. 20 000 bicyclettes
fabriquées à Saint-Etienne, dont l’Hirondelle, sans compter les triporteurs et ces cycles reviendront nombreux entre 1941 et 1947 puis à la période
actuelle
. 4 000 voitures maraîchères qui
livrent à domicile, directement sans passer par une halle centrale, (les vaches, de même, « livraient »
leur lait frais place des Jacobins ou des Terreaux)
. 1 900 voitures à chevaux, dont
les taxis à cheval et omnibus d’hôtels.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
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