Continuons à nous promener avec les transports :
[...]
Bateaux-mouches
de la Saône et omnibus à chevaux disparaissent avant la guerre de 1914 mais non
les « ficelles »
de Fourvière, de Saint-Paul – Fourvière – Loyasse qui fermée en 1919 fonctionna
moins de vingt ans, de La Croix Rousse dite « à deux sous » ou de
Croix-Paquet dite « à un sou », datant de Napoléon III et rachetées
par l’OTL, qui perdurent à côté des tramways à
vapeur, puis électriques en 1900 (les « belles mères » à impériale) de l’OTL, Compagnie des Omnibus et
Tramways de Lyon. Cet OTL devient régie municipale en 1924 et son réseau se
densifie vers la périphérie couvrant 111 km, jusqu’à Neuville par le
« train bleu », même si le Villette d’Anthon - Cusset - Monplaisir
n’est qu’un jeu de mots très osé à Lyon ! En 1924 apparaissent, pour des
services plus rapides et plus chers, les premiers autobus
et 16 électrobus à batteries alors qu’en 1937, les premiers trolleys, avec leurs perches, remplacent les trams
sur les lignes en pente.
En 1920 arrive une escadre de taxis Citroën qui vont peu à peu grignoter le marché des fiacres : de 600 alors, ceux-ci ne
seront plus que 10 en 1930 et un seul en 1936 !
Après la Libération, le « phénomène automobile individuelle » s’amplifie et apparaît au
centre des problèmes d’urbanisme, or il faut reconstruire les ponts dynamités
par les Allemands en septembre 1944, qui conditionnent le quadrillage urbain.
Sur le Rhône, l’arche centrale du pont Morand
détruite en 1944, n’est relevée qu’en 1947 après l’utilisation un peu en amont
du pont provisoire dit du Bâtiment en hommage à ceux qui très vite
l’édifièrent malgré la crue d’octobre 1944 ; le passage de la première
ligne du métro a imposé qu’il laisse maintenant place à un curieux boyau à
deux étages sur lequel passent automobiles et tram ! Le pont
Pasteur est refait à partir de 1949. Le pont de la Guillotière,
assez provisoire après sa destruction en 1944, trop étroit malgré les arceaux
de fer supportant les trottoirs, est détruit en 1952 mais refait à neuf jusqu’à
1956 tandis qu’un pont provisoire relie les places Raspail et Antonin
Poncet ; on construit le rond-point de la Fosse aux Ours, actuellement
détruite, et on rénove la voie qui alimente le pont à l’est ; en
1963-1964, on lui enlève ses pavés et ses rails du tram ; le dernier tram,
le 4, avait cessé de rouler en 1956 sur la ligne Perrache – Parc mais il faudra
attendre un peu pour que l’OTL, se transforme en TCL, Transports en Commun
Lyonnais. Le pont Gallieni, ébranlé par le bombardement du 26 mai 1944
puis par les artificiers allemands en septembre de la même année, bien que vite
consolidé, doit être reconstruit en 1964-1965 et supporte même les actuelles
deux lignes de tramways T1 et T2. Dynamité en 1944, le pont de la Boucle
est refait à l’identique et baptisé Winston-Churchill en 1965 avant
d’être, sous le même vocable, remplacé par un pont capable de desservir la
nouvelle Montée de la Boucle.
Sur la Saône, de 1946 à 1950, il fallut reconstruire
entièrement le pont Tilsit mais on l’appela pont Bonaparte, nom
jugé plus républicain que Tilsit ou Napoléon ! Le pont Kitchener
avait aussi été totalement détruit en septembre 1944 et son successeur ne sera
achevé qu’en 1950, appelé pont Kitchener-Marchand pour associer les deux
protagonistes de Fachoda en 1898 ! Le pont routier de La Mulatière
est reconstruit en béton armé en 1956. Le pont de Serin est détruit en 1968,
remplacé en 1970 par le pont Koenig à grand gabarit. Un pont
autoroutier est quasi collé au pont Kitchener-Marchand à son aval en 1971,
au débouché du tunnel de Fourvière. Le vieux pont du Change sur la Saône
subira le même sort que le pont Tilsit en 1974, remplacé bien plus en aval face
à la rue Grenette par le pont Maréchal Juin, le général en chef de nos
troupes à Cassino (dont on signale l’appartenance à l’Académie Française), sous
qui peuvent passer les plus grosses péniches. En 1982, sous la pression des
usagers, une nouvelle passerelle du Palais de Justice est lancée par
Charles Delfante pour remplacer celle démolie dix ans auparavant.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
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