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Tableaux en attente d'écrits UERA

mardi 14 juillet 2015

Promenade UERA en Dauphiné - 4


Bon voyage !

Q u' elle ne fut pas notre surprise au départ  de notre voyage,

Unis tous que nous étions dans cette attente qui n'en finissait point !

A l'arrivée de notre car nous étions bien soulagés car ce n'était point un mirage,

Tout rassérénés par les viennoiseries du matin et fillettes d'eau venant à point !

Roulant allègrement vers notre première étape, notre cher et jeune président,

Enjoué et jamais en retard d'une succulente ou truculente parole...



J oignit à la bonne humeur du groupe, ses commentaires les plus avisés.

Usant toujours d'à propos, Jacques sut toujours, au cours de ses narrations

Instructives, touristiques et historiques, nous tenir en haleine et éveillés !

Les multiples villages et bourgades de l'Ain et de l'Isère traversés,
Les passages étroits ou certains virages en épingle à cheveux,

Éprouvèrent, par moments, la dextérité de notre chauffeur Dimitri,

Tout en souplesse nous conduisant et nous sortant toujours d'un mauvais pas !



De nos multiples échanges, assis ou en marchant, notre cercle

Emmené toujours gaiement par l'enthousiasme de notre timonier et du nôtre,

Union d'une belle complicité, n'eut de cesse d'écouter les anecdotes de Jacques !

Xérostomie par la nous ne fumes atteints, malgré le mercure du jour en pleine ascension !



Mêlant nos paroles à l'écoute et nos silences aux instants du jour radieux

Invitant à l'émotion du souvenir, trois fois nous nous sommes recueillis,

Laissant, près des tombes honorées, exprimer l'esprit familial de notre Union ,

Libre, consolidée et grandie par ce périple culturel sur le chemin de nos aînés,

En dépit, pour certains d'entre nous, de très fâcheux et regrettables faits...



Quel doux et bon plaisir que ce voyage d'un jour qui nous a rapprochés,

Unifiant notre mémoire au creuset de nos lendemains associatifs !

Insolite passage de la Patrouille de France, au-dessus des terres de l'enfant du pays !

Nourrissons-nous de tels signes, compagnons fidèles et précieux de l'humour en partage,

Zinc inéluctable de notre temps passé, comptoir de nos paroles en voyage,

Emblème de notre grande famille de lettres, blason de nos lignes en partance !!!

Par Eric Mériau.

lundi 13 juillet 2015

Promenade en Dauphiné - 3 (fin)



 Sur les pas de nos glorieux ainés - 4


Que retenir, puisque nous arrivons à la fin des indices ?

« L’échelle des valeurs est en train de perdre ses barreaux. »  Tellement vrai de nos jours.

« Les hommes, plus ils ont un grand nom, plus ils sont fierots de leurs chiares. Ils s’imaginent que leurs mouflets vont, non seulement perpétuer leur gloire, mais la redorer à l’or fin ». (On t’enverra du monde)

"La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut. [...] Deux hommes intelligents, d’idées opposées, trouveront beaucoup plus de choses à se dire que deux cons appartenant à un seul parti. » (Les pensées de San Antonio.)  



Peut-on prendre ces notes comme de nouveaux et derniers indices, ou est-ce la conclusion ?

En tous cas, tout en dévalant les escaliers de Saint Chef en espérant visiter la basilique, qui se refusa à nous pour cause de festival des basiliques !, notre général, épuisé par la conduite de sa petite unité, nous transporta derechef à la taverne locale, face à la fontaine fleurie et sous l’œil goguenard de Frédéric Dard.

Saint Chef, empreint de mystique, de vieilles pierres fleuries, souhaitait nous conter sa riche histoire, mais nous étions au bout de notre périple et de notre recherche. Nous rentrions fatigués, certes, mais nous avions atteint nos objectifs, au grand plaisir du général UERA, prêts à transmettre à de nouvelles unités, dans une toute nouvelle garnison.

Il fut question de bien d’autres sujets ce jour-là, comme du cirque Médrano, d’Aznavour, de théâtre, et autres sujets liés à cette petite garnison, mais au bout du compte, en relisant les indices que faire vivre et fructifier dans notre UERA ?

" On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».  EMOTION. AMITIE

Le plus triste c’est, d’un chagrin, que l’on se demande est-ce bien la peine. Je vous en ai voulu de me laisser attendre, et non de n’être pas venue. PARTAGER-ECOUTER

Je possède à Saint-Maurice un grand coffre. J’y engloutis depuis l’âge de sept ans mes projets de tragédie en cinq actes, les lettres que je reçois, mes photos. Tout ce que j’aime, pense et tout ce dont je veux me souvenir.[...] Il n’y a que ce grand coffre qui ait de l’importance dans ma vie. SOUVENIRS

« Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne vous passe » ! VIVRE

La beauté touche les sens et le beau touche l’âme. ADMIRER

Comme quoi, un bon soldat doit être vigilant..... VIGILANCE

« Cette semence que l’on met en terre à l’automne, semble mourir pendant l’hiver, mais germe et revit au printemps ».  L’HERITAGE DU PASSE

" Le bonheur n'est pas le but mais le moyen de la vie". SAVOURER CHAQUE INSTANT

 « Les mots ont une âme. Qu’on m’accuse tant qu’on voudra de fantaisie, mais j’affirme que le mot écrit a une âme, un certain dynamisme inclus qui se traduit sous notre plume en une figure, en un certain tracé expressif. LES MOTS. CREATION

« L’échelle des valeurs est en train de perdre ses barreaux. »  TRANSMETTRE DES VALEURS

« Les hommes, plus ils ont un grand nom, plus ils sont fierots de leurs chiares. Ils s’imaginent que leurs mouflets vont, non seulement perpétuer leur gloire, mais la redorer à l’or fin ». HUMILITE

« La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut. ... LIBERTE

Deux hommes intelligents, d’idées opposées, trouveront beaucoup plus de choses à se dire que deux cons appartenant à un seul parti. » INTELLIGENCE

Oui, ces mots, ces indices nous ressemblent et nous rassemblent. Les anciens nous ont transmis l’amour de la vie, des mots, du plaisir, du partage, et de la confrontation des idées.



Ce fut une bien belle ballade et dans notre future garnison, nous ne pouvons que souhaiter la naissance de plusieurs unités prêtes à se lancer à l’assaut des défis et des rencontres fructueuses.



Merci au Général.

Par Aicha Chérif.

dimanche 12 juillet 2015

Promenade UERA en Dauphiné - 3 (suite)

Sur les pas de glorieux ainés - 3

[Après Saint-Exupéry et Edouart Herriot...]
   
Il était temps de nous diriger vers un haut lieu de la littérature à plusieurs titres, et ce dernier nous réserva bien de bonnes surprises. Brangues : village littéraire autour du patrimoine lié à l’empreinte des deux écrivains célèbres, Claudel et Stendhal.
Nous avons découvert tout d’abord la magnifique propriété de la Famille Claudel et nous nous sommes dirigés en premier lieu vers la tombe de Paul Claudel, aux côtés de celle de son petit-fils, au sein du petit jardin japonais (En 2001, Takatoshi Takemoto, mécène, a offert la création d’un jardin japonais en hommage à l’admiration que portait le poète pour la culture de ce pays) pour nous recueillir et déposer une gerbe. Intrigués par l’épitaphe : "Ici reposent les restes et la semence de Paul Claudel." Ce fut l’occasion d’interrogations multiples autour de ce message et aussi l’occasion de remplir notre mission de détective.

Cette inscription est inspirée de l’épître de Saint Paul aux Corinthiens : "cette semence que l’on met en terre à l’automne, semble mourir pendant l’hiver, mais germe et revit au printemps."  Il s’agit d’un message d’espoir. Notre 6è indice !


En 1936 Claudel, qui termine sa carrière diplomatique, s'installe définitivement dans le château de Brangues  qu'il avait acquis en 1927 pour y passer ses étés. Le travail littéraire, mené jusqu'alors parallèlement à sa carrière diplomatique, occupe désormais la plus grande part de son existence. Il reçoit à Brangues diverses notoriétés : des hommes politiques comme le président Édouard Herriot, ou des écrivains comme François Mauriac.

Et c’est avec le souvenir de mes années d’études ou les lectures parfois laborieuses de ce grand écrivain, que nous entrons dans une dépendance pour une table ronde autour des lettres entre Gallimard et Claudel, avec des acteurs lisant certaines de ces missives. Nous découvrons alors les relations très houleuses parfois entre eux, et néanmoins constructives, laissant entrevoir les éternels échanges entre éditeurs et auteurs, mais aussi la mise en valeur du fait que cet auteur des plus classique rejetait les nouveaux auteurs jugés plus modernes comme Sartre ou « dévoyés » comme Gide. Ce débat en présence de sa fille (Renée, née en 1917 !) et petite-fille à nos côtés fut très prenant et émouvant. Une autre image de Claudel, une autre approche, sous l’œil de notre général qui suivait nos avancées, nos recherches, nos découvertes et peu à peu laissa libre court à son « unité » en marche.

Une image me parvint, je ne sais pourquoi... Camille Claudel, sa sœur, la sculptrice, internée, puis des images : tête d’or, le soulier de satin, l’Annonce faite à Marie, théâtre, poésie, essais, articles de journaux, etc... mes années lycée, les cours de français, de philo, les livres que je n’ai jamais pu terminer parfois, peut-être que... avec une nouvelle lumière, sous un autre angle... Claudel, très catholique, difficile pour notre jeunesse qui avait 20 ans en 68 ! peu compatible alors !!!

Quelques souvenirs ou sujets de bac : " Le bonheur n'est pas le but mais le moyen de la vie". (œuvre poétique). "Les mots ont une âme. Qu’on m’accuse tant qu’on voudra de fantaisie, mais j’affirme que le mot écrit a une âme, un certain dynamisme inclus qui se traduit sous notre plume en une figure, en un certain tracé expressif." (Positions et propositions (1928- 1934)

Cette fois le 7è indice nous ramène à la littérature, substantifique moelle de notre petite unité. La présence des tréteaux de France pour de belles représentations dans ce parc magnifique, sachant que la famille vit toujours en ces lieux, nous laisse quelques regrets. Chacun repart, pensif, entre majesté des lieux, puissance et impact des hommes. Que nous ont-ils laissé ? Nous touchons au but, à la raison d’être de l’écrit...


Ainsi nous avons repris la route, délaissant les « souliers de satin » pour de légères sandales, en direction de Saint Chef, tout en traversant le village de Brangues, où le spectre de Stendhal nous traversa. En effet, un fait divers inspira à Stendhal son roman Le Rouge et le Noir : en juillet 1827 un jeune séminariste tira deux coups de pistolet sur madame Michoud, la femme du maire, avant de retourner l’arme contre lui. Il rata sa cible et son suicide. Jugé en décembre 1827, il fut guillotiné le 23 février 1828. 
De quoi nous conduire vers un lieu où nous parlerons d’enquêtes, à St Chef et la visite au tombeau de Frédéric Dard, pour le dépôt d’une gerbe, quelque peu défraîchie, un peu comme nous, mais néanmoins symbole de notre sympathie.  Cette tombe, il l’a voulue ainsi, réalisée de son vivant, où il espérait voir le Mont Blanc !!! Sacré commissaire San Antonio, ton Bérurier nous a accompagnés bien longtemps pour les soixante-huitards et autres et parfois nous te lisions en cachette des parents car « ce n’était pas de la littérature !!! ». Nous nous passions les bouquins entre étudiants. Souvenir associé au chanteur Renaud. 


A suivre.
Par Aicha Chérif.


samedi 11 juillet 2015

Promenade UERA en Dauphiné - 3 (suite)

Sur les pas de glorieux ainés - 2

[après Saint-Exupéry...]

Une bouteille d’eau à la main, un petit croissant, notre général ayant pourvu au ravitaillement, nous affrontâmes la chaleur avec courage, d’autant que nous fûmes vite heureux de retrouver notre véhicule de transport des troupes climatisé. En direction du Val d’Amby, ce fut une toute autre ambiance, avec la partie du Rhône, le long des falaises, qui autrefois était la seule qui permettait à des « plates » de transporter de grosses pierres rondes datant de l’ère glaciaire pour certaines ou venant des carrières proches, pour la construction de bâtiments ou autres, etc... À l’époque romaine, seuls quelques radeaux portés par des outres pouvaient franchir les rapides et résister aux forts courants du fleuve. Le fleuve a permis le transport des pierres de la carrière de la Garenne de Brangues nécessaires à la construction du temple d’Auguste et de Livie à Vienne. C’est au XVIIIe siècle que la navigation prend de l’importance : sapins de Savoie, pommes de l’Albanais, pierres de Brangues, de Montalieu et de Porcieu descendent sur Lyon et le Midi. L’Histoire de Hières sur Amby est riche et variée, tout comme sa flore et sa faune.

Nous avons suivi une route en lacets verdoyante longeant parfois falaises et grottes.

Au fil des virages, nous aperçûmes une place forte haut perchée sur une falaise : 

 Notre général, qui profitait des temps de trajets pour nous garder l’esprit vif, en profita pour nous parler de ce « nid d’aigle de Brotel » qui fut la propriété du Président Edouard Herriot en 1938 ; il y sera assigné à résidence en 1942, puis arrêté et déporté en Allemagne en août 1944. La Maison forte de Brotel, au sommet d'un éperon rocheux dominant le Val d'Amby fut sa dernière demeure.  Laval, Béraud et autres lui ont rendu visite en ces lieux.

Il nous conta aussi moult anecdotes sur ce personnage connu des plus anciens d’entre nous. Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts dans le gouvernement Raymond Poincaré de 1926 à 1928, et qui  fut le premier ministre des beaux-arts. Partisan de la fermeté face à Hitler et soutien de Paul Reynaud, Edouard Herriot s’abstint en 1940, alors qu’il était président de la Chambre, après avoir soutenu Paul Reynaud, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. À l’été 1942, lorsque le gouvernement décida de dissoudre le bureau des Chambres, il fut mis en résidence surveillée, arrêté, puis déporté en Allemagne en 1944.

À son retour en France à la Libération, il devait retrouver la direction du parti radical, la mairie de Lyon, et également la présidence de l’Assemblée nationale.

Édouard Herriot fut élu à l’Académie française le 5 décembre 1946. Dans son Bloc-notes, François Mauriac a tracé de ce politicien lettré le portrait suivant : "En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne."

Notre général engagea donc sa petite troupe dans les sentiers de campagne autour de la forteresse, sans toutefois l’approcher, nous contant aussi quelques anecdotes croustillantes, ou nous expliquant les sentiers bordés de grandes pierres plates, croisant au passage chèvres et vaches, sentiers rocailleux, parfois peu faits pour les chevilles de soldates mal équipées. De ces secrets divulgués, dont certains à ne pas mettre entre toutes les oreilles, on peut retenir que nous avons une autre idée du personnage qui disait : "Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne vous passe ! La beauté touche les sens et le beau touche l’âme !"

Faut-il en déduire notre 4è indice, sans doute !

Nous passâmes ensuite près d’Optevoz fréquenté autrefois par les peintres du XIXè, dont le lyonnais Ravier et son ami Corot, Gustave Courbet, ... mais aussi des poètes, dont Baudelaire, inspirés par le cadre et la lumière des lieux.

Et c’est l’estomac creux et la langue sèche que nous nous sommes restaurés à l’auberge de Larina au cœur du village typique d’Annoisin Chatelans. Un bon repas rafraîchissant, une petite visite au musée de la Lauze car ici les anciennes maisons étaient recouvertes ainsi, et une mauvaise surprise au retour vers notre transport de troupe. Notre véhicule a été visité et quelques effets personnels ou équipements ont disparu. Comme quoi, un bon soldat doit être vigilant.....

Serait-ce le 5è indice ?   Sans doute pour de bons détectives que nous sommes !

A suivre.
Par Aicha Chérif.