[Après Saint-Exupéry et Edouart Herriot...]
Il était
temps de nous diriger vers un haut lieu de la littérature à plusieurs titres,
et ce dernier nous réserva bien de bonnes surprises. Brangues : village
littéraire autour du patrimoine lié à
l’empreinte des deux écrivains célèbres, Claudel et Stendhal.
Nous avons découvert tout d’abord la
magnifique propriété de la Famille Claudel et nous nous sommes dirigés en
premier lieu vers la tombe de Paul Claudel, aux côtés de celle de son
petit-fils, au sein du petit jardin japonais (En 2001, Takatoshi Takemoto,
mécène, a offert la création d’un jardin japonais en hommage à
l’admiration que portait le poète pour la culture de ce pays) pour nous recueillir et déposer une gerbe. Intrigués par
l’épitaphe : "Ici reposent les restes et la
semence de Paul Claudel." Ce fut l’occasion d’interrogations
multiples autour de ce message et aussi l’occasion de remplir notre mission de
détective.
Cette inscription
est inspirée de l’épître de Saint Paul aux Corinthiens : "cette semence que l’on met en terre à l’automne, semble mourir
pendant l’hiver, mais germe et revit au printemps." Il
s’agit d’un message d’espoir. Notre 6è indice !
En 1936 Claudel, qui termine sa carrière diplomatique, s'installe définitivement
dans le château de Brangues qu'il avait acquis en 1927 pour y passer ses
étés. Le travail littéraire, mené jusqu'alors parallèlement à sa carrière
diplomatique, occupe désormais la plus grande part de son existence. Il reçoit
à Brangues diverses notoriétés : des hommes politiques comme le
président Édouard Herriot, ou des écrivains comme François Mauriac.
Et c’est
avec le souvenir de mes années d’études ou les lectures parfois laborieuses de
ce grand écrivain, que nous entrons dans une dépendance pour une table ronde
autour des lettres entre Gallimard et Claudel, avec des acteurs lisant
certaines de ces missives. Nous découvrons alors les relations très houleuses
parfois entre eux, et néanmoins constructives, laissant entrevoir les éternels
échanges entre éditeurs et auteurs, mais aussi la mise en valeur du fait que
cet auteur des plus classique rejetait les nouveaux auteurs jugés plus modernes
comme Sartre ou « dévoyés » comme Gide. Ce débat en présence de sa
fille (Renée, née en 1917 !) et petite-fille à nos côtés fut très prenant
et émouvant. Une autre image de Claudel, une autre approche, sous l’œil de
notre général qui suivait nos avancées, nos recherches, nos découvertes et peu
à peu laissa libre court à son « unité » en marche.
Une image me
parvint, je ne sais pourquoi... Camille Claudel, sa sœur, la sculptrice,
internée, puis des images : tête d’or, le soulier de satin, l’Annonce
faite à Marie, théâtre, poésie, essais, articles de journaux, etc... mes années
lycée, les cours de français, de philo, les livres que je n’ai jamais pu
terminer parfois, peut-être que... avec une nouvelle lumière, sous un autre
angle... Claudel, très catholique, difficile pour notre jeunesse qui avait 20
ans en 68 ! peu compatible alors !!!
Quelques souvenirs ou sujets de
bac : " Le bonheur n'est pas le
but mais le moyen de la vie". (œuvre poétique). "Les mots ont une âme. Qu’on m’accuse tant qu’on voudra de
fantaisie, mais j’affirme que le mot écrit a une âme, un certain dynamisme
inclus qui se traduit sous notre plume en une figure, en un certain tracé
expressif." (Positions et propositions (1928- 1934)
Cette fois
le 7è indice nous ramène à la littérature, substantifique moelle de notre
petite unité. La présence des tréteaux de France pour de belles représentations
dans ce parc magnifique, sachant que la famille vit toujours en ces lieux, nous
laisse quelques regrets. Chacun repart, pensif, entre majesté des lieux,
puissance et impact des hommes. Que nous ont-ils laissé ? Nous touchons au
but, à la raison d’être de l’écrit...
Ainsi nous avons
repris la route, délaissant les « souliers de satin » pour de légères
sandales, en direction de Saint Chef, tout en traversant le village de
Brangues, où le spectre de Stendhal nous traversa. En effet, un fait divers
inspira à Stendhal son
roman Le Rouge et le Noir : en
juillet 1827 un jeune séminariste tira deux coups de pistolet sur madame
Michoud, la femme du maire, avant de retourner l’arme contre lui. Il rata sa
cible et son suicide. Jugé en décembre 1827, il fut guillotiné le 23 février
1828.
De quoi nous conduire
vers un lieu où nous parlerons d’enquêtes, à St Chef et la visite au tombeau de
Frédéric Dard, pour le dépôt d’une gerbe, quelque peu défraîchie, un peu comme
nous, mais néanmoins symbole de notre sympathie. Cette tombe, il l’a voulue ainsi, réalisée de
son vivant, où il espérait voir le Mont Blanc !!! Sacré commissaire San Antonio,
ton Bérurier nous a accompagnés bien longtemps pour les soixante-huitards et
autres et parfois nous te lisions en cachette des parents car « ce
n’était pas de la littérature !!! ». Nous nous passions les bouquins entre
étudiants. Souvenir associé au chanteur Renaud.
A suivre.
Par Aicha Chérif.
Par Aicha Chérif.
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