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samedi 11 juillet 2015

Promenade UERA en Dauphiné - 3 (suite)

Sur les pas de glorieux ainés - 2

[après Saint-Exupéry...]

Une bouteille d’eau à la main, un petit croissant, notre général ayant pourvu au ravitaillement, nous affrontâmes la chaleur avec courage, d’autant que nous fûmes vite heureux de retrouver notre véhicule de transport des troupes climatisé. En direction du Val d’Amby, ce fut une toute autre ambiance, avec la partie du Rhône, le long des falaises, qui autrefois était la seule qui permettait à des « plates » de transporter de grosses pierres rondes datant de l’ère glaciaire pour certaines ou venant des carrières proches, pour la construction de bâtiments ou autres, etc... À l’époque romaine, seuls quelques radeaux portés par des outres pouvaient franchir les rapides et résister aux forts courants du fleuve. Le fleuve a permis le transport des pierres de la carrière de la Garenne de Brangues nécessaires à la construction du temple d’Auguste et de Livie à Vienne. C’est au XVIIIe siècle que la navigation prend de l’importance : sapins de Savoie, pommes de l’Albanais, pierres de Brangues, de Montalieu et de Porcieu descendent sur Lyon et le Midi. L’Histoire de Hières sur Amby est riche et variée, tout comme sa flore et sa faune.

Nous avons suivi une route en lacets verdoyante longeant parfois falaises et grottes.

Au fil des virages, nous aperçûmes une place forte haut perchée sur une falaise : 

 Notre général, qui profitait des temps de trajets pour nous garder l’esprit vif, en profita pour nous parler de ce « nid d’aigle de Brotel » qui fut la propriété du Président Edouard Herriot en 1938 ; il y sera assigné à résidence en 1942, puis arrêté et déporté en Allemagne en août 1944. La Maison forte de Brotel, au sommet d'un éperon rocheux dominant le Val d'Amby fut sa dernière demeure.  Laval, Béraud et autres lui ont rendu visite en ces lieux.

Il nous conta aussi moult anecdotes sur ce personnage connu des plus anciens d’entre nous. Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts dans le gouvernement Raymond Poincaré de 1926 à 1928, et qui  fut le premier ministre des beaux-arts. Partisan de la fermeté face à Hitler et soutien de Paul Reynaud, Edouard Herriot s’abstint en 1940, alors qu’il était président de la Chambre, après avoir soutenu Paul Reynaud, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. À l’été 1942, lorsque le gouvernement décida de dissoudre le bureau des Chambres, il fut mis en résidence surveillée, arrêté, puis déporté en Allemagne en 1944.

À son retour en France à la Libération, il devait retrouver la direction du parti radical, la mairie de Lyon, et également la présidence de l’Assemblée nationale.

Édouard Herriot fut élu à l’Académie française le 5 décembre 1946. Dans son Bloc-notes, François Mauriac a tracé de ce politicien lettré le portrait suivant : "En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne."

Notre général engagea donc sa petite troupe dans les sentiers de campagne autour de la forteresse, sans toutefois l’approcher, nous contant aussi quelques anecdotes croustillantes, ou nous expliquant les sentiers bordés de grandes pierres plates, croisant au passage chèvres et vaches, sentiers rocailleux, parfois peu faits pour les chevilles de soldates mal équipées. De ces secrets divulgués, dont certains à ne pas mettre entre toutes les oreilles, on peut retenir que nous avons une autre idée du personnage qui disait : "Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne vous passe ! La beauté touche les sens et le beau touche l’âme !"

Faut-il en déduire notre 4è indice, sans doute !

Nous passâmes ensuite près d’Optevoz fréquenté autrefois par les peintres du XIXè, dont le lyonnais Ravier et son ami Corot, Gustave Courbet, ... mais aussi des poètes, dont Baudelaire, inspirés par le cadre et la lumière des lieux.

Et c’est l’estomac creux et la langue sèche que nous nous sommes restaurés à l’auberge de Larina au cœur du village typique d’Annoisin Chatelans. Un bon repas rafraîchissant, une petite visite au musée de la Lauze car ici les anciennes maisons étaient recouvertes ainsi, et une mauvaise surprise au retour vers notre transport de troupe. Notre véhicule a été visité et quelques effets personnels ou équipements ont disparu. Comme quoi, un bon soldat doit être vigilant.....

Serait-ce le 5è indice ?   Sans doute pour de bons détectives que nous sommes !

A suivre.
Par Aicha Chérif.


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