[après Saint-Exupéry...]
Une bouteille d’eau à la main, un petit croissant, notre général ayant
pourvu au ravitaillement, nous affrontâmes la chaleur avec courage, d’autant
que nous fûmes vite heureux de retrouver notre véhicule de transport des
troupes climatisé. En direction du Val d’Amby, ce fut une toute autre ambiance,
avec la partie du Rhône, le long des falaises, qui autrefois était la seule qui
permettait à des « plates » de transporter de grosses pierres rondes
datant de l’ère glaciaire pour certaines ou venant des carrières proches, pour
la construction de bâtiments ou autres, etc... À
l’époque romaine, seuls quelques radeaux portés par des outres pouvaient
franchir les rapides et résister aux forts courants du fleuve. Le fleuve a
permis le transport des pierres de la carrière de la Garenne de Brangues
nécessaires à la construction du temple d’Auguste et de Livie à Vienne. C’est
au XVIIIe siècle que la navigation prend de l’importance : sapins de
Savoie, pommes de l’Albanais, pierres de Brangues, de Montalieu et de Porcieu
descendent sur Lyon et le Midi. L’Histoire
de Hières sur Amby est riche et variée, tout comme sa flore et sa faune.
Nous avons suivi une route en lacets verdoyante longeant parfois
falaises et grottes.
Au fil des virages, nous aperçûmes une place forte haut perchée sur une
falaise :
Notre général, qui profitait des temps de trajets
pour nous garder l’esprit vif, en profita pour nous parler de ce « nid
d’aigle de Brotel » qui fut la propriété du Président Edouard Herriot en
1938 ; il y sera assigné à résidence en 1942, puis arrêté et déporté en
Allemagne en août 1944. La Maison
forte de Brotel, au sommet d'un éperon rocheux dominant le Val d'Amby fut sa
dernière demeure. Laval, Béraud et
autres lui ont rendu visite en ces lieux.
Il nous conta aussi moult anecdotes sur ce personnage connu des plus
anciens d’entre nous. Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts dans le gouvernement Raymond Poincaré de 1926 à 1928, et qui fut le premier ministre des beaux-arts. Partisan de
la fermeté face à Hitler et soutien de Paul Reynaud, Edouard Herriot s’abstint
en 1940, alors qu’il était président de la Chambre, après avoir soutenu Paul
Reynaud, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. À l’été 1942, lorsque
le gouvernement décida de dissoudre le bureau des Chambres, il fut mis en
résidence surveillée, arrêté, puis déporté en Allemagne en 1944.
À son retour en France à la Libération, il devait retrouver la direction du
parti radical, la mairie de Lyon, et également la présidence de l’Assemblée
nationale.
Édouard Herriot fut élu à l’Académie française le 5 décembre 1946. Dans
son Bloc-notes, François Mauriac a tracé de ce politicien lettré le
portrait suivant : "En vérité, Édouard
Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre
la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la
finesse, politicienne."
Notre général engagea donc sa petite troupe dans les sentiers de campagne
autour de la forteresse, sans toutefois l’approcher, nous contant aussi
quelques anecdotes croustillantes, ou nous expliquant les sentiers bordés de
grandes pierres plates, croisant au passage chèvres et vaches, sentiers
rocailleux, parfois peu faits pour les chevilles de soldates mal équipées. De
ces secrets divulgués, dont certains
à ne pas mettre entre toutes les oreilles, on peut retenir que nous avons une
autre idée du personnage qui disait : "Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne vous
passe ! La beauté touche les sens et le beau touche l’âme !"
Faut-il en déduire notre 4è indice, sans doute !
Nous passâmes ensuite près d’Optevoz fréquenté autrefois par les peintres
du XIXè, dont le lyonnais Ravier et son ami Corot, Gustave Courbet, ... mais
aussi des poètes, dont Baudelaire, inspirés par le cadre et la lumière des
lieux.
Et c’est l’estomac creux et la langue sèche que nous nous sommes restaurés
à l’auberge de Larina au cœur du village typique d’Annoisin Chatelans. Un bon
repas rafraîchissant, une petite visite au musée de la Lauze car ici les
anciennes maisons étaient recouvertes ainsi, et une mauvaise surprise au retour
vers notre transport de troupe. Notre véhicule a été visité et quelques effets
personnels ou équipements ont disparu. Comme quoi, un bon soldat doit être
vigilant.....
Serait-ce le 5è indice ? Sans
doute pour de bons détectives que nous sommes !
A suivre.
Par Aicha Chérif.
Par Aicha Chérif.
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