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En 1826, le maire Jean de Lacroix-Laval reprend les
idées de son prédécesseur, le baron Pierre-Thomas Rambaud, et fait achever
l’aménagement du confluent. Jusqu’en 1830, on affecte des numéros aux rues,
places, quais et cours avant qu’en 1837 seulement, l’usage de noms soit imposés
en place de ces numéros (par exemple, cours Charlemagne et non voie n° 4).
Les
frères Seguin (Marc, Camille, Jules, Paul et Charles) s’engagent alors à
industrialiser le quartier dont on leur cède le terrain et y amènent le train
de Saint - Etienne en 1832. Ce train va attirer au bout du cours Charlemagne des
marchands de charbon en gros (Streichenberger, les Fils Charvet, Cabaud etc…).
Marc Seguin, possédant bientôt ses ateliers à La
Mulatière, relie Lyon à Saint-Etienne par la seconde voie ferrée installée en
France (après Saint-Etienne – Andrézieu) en six heures dès 1832, ouvrant en
1833 au public la place réservée au
charbon et aménageant en bout de Presqu’île un hangar ouvert à tous pour l’accès au train avant la construction
d’une vraie gare en 1846 le long du quai Perrache, là où est l’embarcadère de
Perrache actuellement. En 1846, la gare
du Bourbonnais, dite aussi « Lyon - Saint-Etienne » ou
embarcadère, est construite le long du quai Perrache, remplaçant l’ancien
débarcadère situé plus à l’ouest qui avait souffert de la crue de 1840, pour
relier le rail et la gare d’eau Seguin. Elle sera remplacée par la gare Perrache
en 1856, après l’apparition du réseau PLM, et détruite en 1950 lors de la
construction du marché-gare qui empiète aussi sur le site de la gare d’eau,
bien que classée « monument historique » en 1938 ! La gare d’eau, conçue dans le projet
Perrache, aura une activité intermittente, avec abandon total de 1898 à
1902, avant d’être comblée en 1920 à l’ouverture provisoire du port Rambaud, à l’étude depuis 1825 mais inauguré le 12 juin 1926, car elle servait de dépôt
d’immondices. Ce port Rambaud fut doté en 1932 d’un port pétrolier incendié le
18 Juin 1940, mais non reconstruit car le port Édouard Herriot a depuis lors
pris le relais. Couplée avec la gare d’eau de Vaise, le Port
Saint-Louis, la digue du Rhône à La Mulatière, la gare d’eau contribua à
conserver à l’eau les deux tiers du trafic en 1903 contre un tiers au rail.
Avignon avait été reliée à la Guillotière en 1854,
comme Vaise à Paris. En 1856, le pont de la Quarantaine sur la
Saône et le tunnel Saint-Irénée (Vaise - Perrache) foré par Lazare
Mangini, sont ouverts. En 1854, on commença la maçonnerie de ce viaduc de la
Quarantaine (du nom de l’hôpital voisin) mais il s’effondra au bout de huit
jours en novembre de cette année là sans même qu’une crue en soit responsable
et il faudra attendre la fin de 1856 pour que la gare de Vaise soit reliée par
le tunnel de Saint-Irénée à la gare Perrache alors en construction, par un
nouveau pont en métal si inesthétique que la compagnie Paris-Lyon-Marseille
(PLM) doit le refaire au début du XXè siècle à la demande de la ville. La gare
Perrache est inaugurée en juin 1857, reliant les sections Paris-Lyon et
Lyon-Marseille du PLM grâce au viaduc de chemin de fer sur le Rhône dit de
la Méditerranée, édifié en 1854-55, essentiel car jusqu’alors les passagers
de Marseille utilisaient la gare de La Mouche à la Guillotière ; le
franchissement de deux cours d’eau et le dénivelé entre voirie et voies ferrées
imposèrent à François-Alexis Cendrier un remblai percé de trois voûtes de 120
mètres de long, 8,5 de large et 5 de haut qui séparèrent le cours de Verdun de
la zone « derrière les voûtes » ; là, à proximité de la gare,
s’installe bientôt le tri postal.
En 1833, on édifie dans le quartier la première usine à gaz de Lyon : l’hydrogène obtenu à partir de la houille sert à l’éclairage public, distribué de 1835 à 1954 par la « Compagnie d’Eclairage par le Gaz » de la Ville de Lyon. Près de cette usine à gaz (oui !) on construisit entre 1843 et 1848 l’Arsenal qui brûlera en 1980, laissant place à la gendarmerie baptisée Général Guy Delfosse et déplacée en 1985 depuis le cours Suchet où ses premiers occupants de 1880 traquaient les redoutables « chauffeurs » (de pieds à l’époque et non d’automobiles). (Le premier arsenal (dit la Rigaudière) fut élevé entre la Saône et Bellecour sous François 1er et rebâti à la veille de la Révolution mais il sera incendié, puis détruit pendant le siège de Lyon : on construisit à sa place le Grenier à sel et on le remplaça par cet arsenal dit « de Perrache » ).
En 1841, Dardel construit l’entrepôt des liquides conçu pour percevoir les taxes sur les alcools, mais les fraudes conduisent Tony Desjardins, nouvel architecte en chef de la ville, à le remplacer en 1859 par des bâtiments des douanes remaniés en 1886 pour s’adapter au transit international organisé depuis 1882 ; ces locaux appartiennent maintenant à la SNCF.
En 1833, on édifie dans le quartier la première usine à gaz de Lyon : l’hydrogène obtenu à partir de la houille sert à l’éclairage public, distribué de 1835 à 1954 par la « Compagnie d’Eclairage par le Gaz » de la Ville de Lyon. Près de cette usine à gaz (oui !) on construisit entre 1843 et 1848 l’Arsenal qui brûlera en 1980, laissant place à la gendarmerie baptisée Général Guy Delfosse et déplacée en 1985 depuis le cours Suchet où ses premiers occupants de 1880 traquaient les redoutables « chauffeurs » (de pieds à l’époque et non d’automobiles). (Le premier arsenal (dit la Rigaudière) fut élevé entre la Saône et Bellecour sous François 1er et rebâti à la veille de la Révolution mais il sera incendié, puis détruit pendant le siège de Lyon : on construisit à sa place le Grenier à sel et on le remplaça par cet arsenal dit « de Perrache » ).
En 1841, Dardel construit l’entrepôt des liquides conçu pour percevoir les taxes sur les alcools, mais les fraudes conduisent Tony Desjardins, nouvel architecte en chef de la ville, à le remplacer en 1859 par des bâtiments des douanes remaniés en 1886 pour s’adapter au transit international organisé depuis 1882 ; ces locaux appartiennent maintenant à la SNCF.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
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