Un peu d'histoire...
C’est un quartier construit de novo par la main de l’homme qu’il faut décrire. Michel-Antoine Perrache
présente en 1766 un projet visant à incorporer l’île Mogniat à l’extrémité de
la presqu’île dont les lônes, bancs de graviers et terrains marécageux fort
difficiles à assécher avaient été acquis par le Consulat dès 1735. Perrache
voulait aménager le confluent qui se
situait alors au pied de la basilique d’Ainay et le rejeter à La Mulatière (du
nom d’un docteur Mulat ou du dépôt de
mulets servant aux mariniers près du confluent avec la Saône ?) mais il mourra dans les soucis financiers en 1779
sans avoir achevé les travaux.
Lyon au milieu du XVIIIe siècle |
Cet aménagement trace deux
chemins, de halage sur la rive droite et de contre halage sur la rive gauche,
franchissant les Etroits de Sainte-Foy-lès-Lyon. (Les mariniers de ce halage
fluvial entre La Mulatière et Saint-Jean, réglementé par une première
ordonnance de Colbert, évaluaient la force du courant - avant l’apparition du
cheval-vapeur - par l’expression « une
eau à deux, quatre ou parfois dix chevaux » ce qui souligne ses
variations) Boisson de Chazournes met alors en place, sans autorisation, un pont de bois sur la Saône pour
acheminer depuis le vallon de Choulans les matériaux destinés à remblayer la
Presqu’île et ce pont, à l’emplacement du pont Kitchener-Marchand actuel, était
même disposé en pente d’ouest en est ; il sera emporté par la crue de
1840. A La Mulatière, un peu en
amont du pont actuel, en 1776, on édifie avec le soutien de Louis XVI, un peu
vite, un pont achevé par la sœur de Perrache trois ans après la mort de
celui-ci, en 1782, le « Pont de Belle-Vue » qui s’écroulera le 15
Janvier 1783 lors d’une crue ; mais dès 1789, J.F. Lallier, ingénieur
de la Généralité de Lyon, construit pour la compagnie Perrache un nouveau pont de bois plus robuste à onze
travées et 250 mètres de long qui souffrira beaucoup du siège de Lyon ;
Napoléon le rachètera en 1809, l’Etat percevant le péage.
Napoléon avait projeté en 1805 l’édification d’un palais impérial, précédant en quelque sorte Raymond Barre et le projet « Confluence » en cours de réalisation aujourd’hui ! Cependant, en 1803, la Société de Lyon accusait le chantier, les « marais Perrache », d’être responsable des épidémies de fièvre car les marécages de l’ancien lit du Rhône n’étaient pas tout à fait comblés.
Napoléon avait projeté en 1805 l’édification d’un palais impérial, précédant en quelque sorte Raymond Barre et le projet « Confluence » en cours de réalisation aujourd’hui ! Cependant, en 1803, la Société de Lyon accusait le chantier, les « marais Perrache », d’être responsable des épidémies de fièvre car les marécages de l’ancien lit du Rhône n’étaient pas tout à fait comblés.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
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