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jeudi 6 juin 2013

La pointe de la Presqu'île - 1



Un peu d'histoire...

C’est un quartier construit de novo par la main de l’homme qu’il faut décrire. Michel-Antoine Perrache présente en 1766 un projet visant à incorporer l’île Mogniat à l’extrémité de la presqu’île dont les lônes, bancs de graviers et terrains marécageux fort difficiles à assécher avaient été acquis par le Consulat dès 1735. Perrache voulait aménager le confluent qui se situait alors au pied de la basilique d’Ainay et le rejeter à La Mulatière (du nom d’un docteur Mulat ou du dépôt de mulets servant aux mariniers près du confluent avec la  Saône ?) mais il mourra dans les soucis financiers en 1779 sans avoir achevé les travaux.

Lyon au milieu du XVIIIe siècle

Cet aménagement trace deux chemins, de halage sur la rive droite et de contre halage sur la rive gauche, franchissant les Etroits de Sainte-Foy-lès-Lyon. (Les mariniers de ce halage fluvial entre La Mulatière et Saint-Jean, réglementé par une première ordonnance de Colbert, évaluaient la force du courant - avant l’apparition du cheval-vapeur - par l’expression « une eau à deux, quatre ou parfois dix chevaux » ce qui souligne ses variations) Boisson de Chazournes met alors en place, sans autorisation, un pont de bois sur la Saône pour acheminer depuis le vallon de Choulans les matériaux destinés à remblayer la Presqu’île et ce pont, à l’emplacement du pont Kitchener-Marchand actuel, était même disposé en pente d’ouest en est ; il sera emporté par la crue de 1840. A La Mulatière, un peu en amont du pont actuel, en 1776, on édifie avec le soutien de Louis XVI, un peu vite, un pont achevé par la sœur de Perrache trois ans après la mort de celui-ci, en 1782, le « Pont de Belle-Vue » qui s’écroulera le 15 Janvier 1783 lors d’une crue ; mais dès 1789, J.F. Lallier, ingénieur de la Généralité de Lyon, construit pour la compagnie Perrache un nouveau pont de bois plus robuste à onze travées et 250 mètres de long qui souffrira beaucoup du siège de Lyon ; Napoléon le rachètera en 1809, l’Etat percevant le péage. 

Napoléon avait projeté en 1805 l’édification d’un palais impérial, précédant en quelque sorte Raymond Barre et le projet « Confluence » en cours de réalisation aujourd’hui ! Cependant, en 1803, la Société de Lyon accusait le chantier, les « marais Perrache », d’être responsable des épidémies de fièvre car les marécages de l’ancien lit du Rhône n’étaient pas tout à fait comblés.

A suivre.
Par Pierre Coeur.

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