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jeudi 5 décembre 2013

Se souvenir des belles choses


« Couvrez ce sein que je ne saurais voir »… 
Plusieurs jours auparavant on en parlait comme de l’expédition d’une vie. On eut dû gravir la façade nord de l’Everest ou aller découvrir quelque tribu égarée en jungle amazonienne qu’on ne s’y serait pas autrement préparé. 
Le jour fatidique on avait le droit d’accompagner nos mères, un peu comme des sherpas ou des broussards devant dégager au moment de l’assaut les obstacles les plus criants, aux ventes d’usines, pour les chaussures « Bailly », les gaines « Scandale » ou les bas « Weill » qui avaient des entrepôts aux confins villeurbannais. 
Les ventes de surplus font désormais l’objet de soldes ou d’acquisitions privilégiées, alors que dans les années « soixante » les industriels étaient ravis de brader à l’encan des invendus leur restant sur les bras. 
Enfants, en de semblables lieux nous ressemblions à Halfaouine, ce môme égaré en un hammam que de femmes. Que de peau découverte sans se soucier des regards pré-pubères… Des ventres, des seins, des cuisses, des mollets… de quoi parfaire un apprentissage sexuel jusqu’alors réduit aux photos de charme des « revues-ciné ». L’esthétique était à son comble quand l’éthique était au moindre. Et c’était toujours des dimanches ! 
Le retour vous avait des allures de reconditionnement moral et les bus semblaient des capsules spatiales rapatriant des astronautes égarés en quelque voie encore lactée et des ménagères au septième ciel du confort mercantile.

Par Jacques Bruyas.
Chronique villeurbannaise, écrite pour Le progrès en 2010. 

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