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jeudi 5 juin 2014

Promenade dans la formation de Lyon - 1



La plupart des grandes cités sont des agrégations de villages au cours des ans. La formation de Lyon s’est faite ainsi depuis des temps immémoriaux tandis que le confluent se déplaçait car celui-ci est le « père fondateur » de la ville.

La Saône, après avoir encerclé le rocher qui porte le nom d’Île Barbe, laissant une vallée fossile du Pliocène, de Vaise à Pierre-Bénite via Brignais, le fossé de Trion, a taillé dans la moraine frontale laissée par les glaciers, il y a deux millions d’années, le défilé de Pierre Scize entre Croix Rousse et Fourvière, pour se jeter plus tôt dans le Rhône. L’homme a rejeté le confluent en aval peu à peu vers Ainay sous les Gallo-Romains, puis à La Mulatière ; ce fut l’œuvre de l’architecte Perrache à la fin du XVIIIè siècle.

L’Histoire officielle, selon un dogme établi par les Romains, fixe certes la fondation de Lyon au 9 octobre de l’année 43 avant Jésus-Christ. Munatius Plancus, lieutenant de César, ami de Cicéron, expulsé avec sa garnison de Vingenna (Vienne) par les habitants profitant de la mort de Jules-César, fonda en effet une colonie sur le territoire des Ségusiaves libres, au sommet de la colline de Fourvière, en obéissant à un ordre du Sénat romain, avec tous les rites traditionnels des Romains. Il lui donna le nom de Lugdunum. Mais de nombreux marchands de Vienne révoltés l’année précédente peuplaient déjà le site aménagé depuis six ans et l’archéologie nous fait remonter bien plus haut dans le temps.

A la Préhistoire, en effet, l’homme occupait déjà ce site remarquable de confluent puisque l’on a retrouvé des traces de sa présence de quatre mille ans plus ancienne, donc il y a six mille ans, au pied de La Duchère, d’autres plus récentes à Gorge de Loup, sur le futur terrain de l’Olympique Lyonnais à Décines, à Vancia, sur le tracé du périphérique nord, à Saint-Priest, à Vénissieux. Des objets étrusques du VIIIè siècle avant J.C. découverts au confluent ou une amphore à vin témoignent même d’un commerce ou au moins d’échanges avec les peuples italiques et méditerranéens. Vers -600, le site, nœud de communications fluviales et terrestres, a peut-être été le siège d’une « principauté » ou d’un comptoir contrôlant les échanges entre les cités-états de la Méditerranée orientale, grecques et étrusques, et les principautés celtiques nord-alpines transitant par Massalia. Des Romains installés à Vienne, avant que ne naisse Lugdunum, avaient compris que le cours plus paisible de la Saône offrirait un havre plus quiet à leurs bateaux, juste en amont du confluent de l’époque, soit entre Pierre-Scize et Terreaux. Imaginer qu’auprès de ce port existait un bistrot voire un lupanar autour desquels se pressaient quelques demeures n’est sans doute pas gratuit. 

A suivre.
Par Pierre Coeur

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