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jeudi 18 septembre 2014

Voyage sur la Néva

Les amarres furent larguées à 17h30 et le long bateau quitta enfin le port, fendant la Néva pour huit jours de navigation, destination Moscou et l'incontournable place Rouge.
Mais avant ça, de nombreuses escales allaient ravir Julie et Sacha. Bientôt le tumulte de la ville disparut et laissa place à la quiétude et au ronronnement des moteurs. Le fleuve était large, dessinant au loin des méandres au milieu d'une végétation drue et verdoyante. Les premières Datcha colorées firent leur apparition, véritables paradis ces résidences secondaires sans chauffage ni eau courante, abritaient pour les vacances ou les week-ends, des citadins aux appartements souvent exigus, désireux de respirer le grand air et cultiver un petit lopin de terre. Puis au détour de quelques villages, les Isbas, ces maisons traditionnelles en bois aux sculptures minutieuses, véritable patrimoine du peuple Russe. Julie, postée à l'avant du bateau, regardait défiler ce paysage féerique, s'enivrant de cette immensité, de cette quiétude. Parfois elle s'imaginait naviguant sur l'Amazone, traversant la Patagonie, tant tout autour d'elle n'était que gigantisme.
Le DostoÏevski quitta définitivement la Néva, traversant le lac Ladoga sous une brise légère qui faisait onduler la surface de cette mer intérieure, dont les rives au loin s'estompaient peu à peu.
Entre les lacs Onéga et Ladoga, c'était maintenant le Svir et ses 220 kilomètres qui dévoilaient à Julie et Sacha les paysages enchanteurs et pittoresques de "la route bleue". Le granit affleurait entre les bouquets de chênes, de bouleaux et de conifères, mais ce qui était le plus troublant dans ce berceau de l'industrie forestière, hormis la multitude de scieries qui jalonnaient le fleuve, c'était bel et bien tous ces troncs d'arbres, entassés, rangés, oubliés le long des berges.
Seraient-ils tous débités ou finiraient-ils emportés par les caprices du Svir au plus fort de l'hiver ?
Puis vint Mandroga, cet ancien village de pêcheurs, connu également sous le nom de Verkhnie-Mandrogi, détruit pendant la dernière guerre mondiale, abandonné jusqu'en 1996, ce village artificiel que certains nommaient judicieusement "Roussia Land" avait retrouvé son rôle particulier dans le tourisme local. Julie et Sacha eurent plaisir à s'y promener, foulant comme des conquérants les sentiers forestiers les plus éloignés, découvrant au hasard de leur chemin, ces majestueuses Isbas traditionnelles, dont les fenêtres dévoilaient de magnifiques dentelles.
 
Par Marie Garnier.
Extrait de Argoun, éditions Baudelaire - collection l'étincelle, février 2014.

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