Le réveil de la cité, qui était encore, à l’époque de notre récit, la huitième ville de France avec plus de 200 000 habitants aurait dû être marqué dans les annales locales en ce début de journée qui allait être le théâtre d’un événement important aussi lourd de conséquences que difficile à imaginer. Mais n’anticipons pas. Les tramways circulaient depuis plus de deux heures dans la grande rue. Cette artère principale de la ville, rectiligne et orientée quasiment nord-sud sur une longueur de sept kilomètres, ne relie pas tout à fait Dunkerque à Tamanraset mais plus modestement le quartier de la Terrasse à celui de Bellevue.
Lorsque la lumière sale de cette douteuse aurore commençait de dégager les immeubles de leur gangue d’ombre, le Guisay était encore noyé dans le brouillard, tandis que les collines ceinturant la ville laissaient progressivement apparaître leur faîte. À cette heure, les transports en commun étaient pleins à craquer. Ils ne suffisaient pas, tant s’en faut, le matin à huit heures comme le soir à dix huit heures, à transporter toute la population laborieuse qui se rendait au travail en horaire normal. Une partie d’entre elle utilisait qui le vélo - noblesse oblige dans la capitale du cycle - qui même la moto. Il faut noter ici qu’une partie des ouvriers, notamment dans les mines et dans l’industrie lourde, tournaient en trois huit de façon à assurer la continuité de la production... et à étaler les pointes dans les transports en commun.
[…] Elle était affublée de tout le faux chic caractérisant les filles de condition modeste qui veulent paraître et arriver. Elle incarnait le type parfait de la femme qui se croit belle et intelligente et qui n’est en réalité que rusée et préfabriquée par les sollicitations bassement flatteuses de la mode. Brune et de taille légèrement inférieure à la moyenne, elle était dotée d’un visage sans grâce ne reflétant que le mécontentement de ceux qui ne se croient pas appréciés à leur juste valeur. Au physique, elle semblait faire beaucoup de cas d’une rondeur un peu forte pour sa taille, rondeur qui la situait dans le genre boudin légèrement amélioré. Ses bijoux, aussi nombreux que voyants, étaient manifestement en toc. Le port du plaqué or conduirait-il à être plaqué par les hommes ? Ses chaussures à hauts talons qui n’arrivaient pas à la grandir au niveau qu’elle escomptait, lui donnaient une démarche particulière où se confondaient son passé et son présent : elle se déplaçait mi-agricole, mi- mondaine. Elle serrait à la limite de l’étouffement une taille qui se refusait obstinément à rentrer dans la normale. Elle s’arrosait abondamment d’un parfum aussi capiteux que bon marché, décimant ainsi autour de sa personne la gent insecticide sur un rayon de cinq mètres.
Lorsque la lumière sale de cette douteuse aurore commençait de dégager les immeubles de leur gangue d’ombre, le Guisay était encore noyé dans le brouillard, tandis que les collines ceinturant la ville laissaient progressivement apparaître leur faîte. À cette heure, les transports en commun étaient pleins à craquer. Ils ne suffisaient pas, tant s’en faut, le matin à huit heures comme le soir à dix huit heures, à transporter toute la population laborieuse qui se rendait au travail en horaire normal. Une partie d’entre elle utilisait qui le vélo - noblesse oblige dans la capitale du cycle - qui même la moto. Il faut noter ici qu’une partie des ouvriers, notamment dans les mines et dans l’industrie lourde, tournaient en trois huit de façon à assurer la continuité de la production... et à étaler les pointes dans les transports en commun.
[…] Elle était affublée de tout le faux chic caractérisant les filles de condition modeste qui veulent paraître et arriver. Elle incarnait le type parfait de la femme qui se croit belle et intelligente et qui n’est en réalité que rusée et préfabriquée par les sollicitations bassement flatteuses de la mode. Brune et de taille légèrement inférieure à la moyenne, elle était dotée d’un visage sans grâce ne reflétant que le mécontentement de ceux qui ne se croient pas appréciés à leur juste valeur. Au physique, elle semblait faire beaucoup de cas d’une rondeur un peu forte pour sa taille, rondeur qui la situait dans le genre boudin légèrement amélioré. Ses bijoux, aussi nombreux que voyants, étaient manifestement en toc. Le port du plaqué or conduirait-il à être plaqué par les hommes ? Ses chaussures à hauts talons qui n’arrivaient pas à la grandir au niveau qu’elle escomptait, lui donnaient une démarche particulière où se confondaient son passé et son présent : elle se déplaçait mi-agricole, mi- mondaine. Elle serrait à la limite de l’étouffement une taille qui se refusait obstinément à rentrer dans la normale. Elle s’arrosait abondamment d’un parfum aussi capiteux que bon marché, décimant ainsi autour de sa personne la gent insecticide sur un rayon de cinq mètres.
Par Félix Garonnaire.
Extrait de Qui a assassiné le maire de Saint-Etienne ?
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