A l’heure où je vous écris, il est loin le temps,
Le
temps des bacs à traille et des guinguettes.
Entre
autoroute et chemin de fer vibrants
Nous
arrive un métro sans tambour ni trompette.
Et pourtant ils furent bien utiles ces bacs à traille,
Et pourtant ils furent bien utiles ces bacs à traille,
Traversant
un Rhône impétueux et imprévisible,
De
la Saulaie à l’arrondissement de Lyon 7è,
De
1867 à 1944, ils rendirent de grands services.
La traille, câble tendu entre les deux rives,
La traille, câble tendu entre les deux rives,
En chanvre à
l’origine (le grelin),
Puis en fil
de fer torsadé par la suite,
Était
détendu par un treuil en travers du fleuve.
À la Saulaie, ce câble était relié
À la Saulaie, ce câble était relié
À une haute
tour en pierre
Munie
d’escaliers taillés dans la roche,
En retrait
des deux rives opposées.
Le bateau, une « plate » rectangulaire,
Le bateau, une « plate » rectangulaire,
Était une embarcation
en bois à fond plat.
Le passeur pouvait tirer sur la corde
Ou utiliser une grande rame pour se diriger.
Piétons ou voituriers empruntaient
Le passeur pouvait tirer sur la corde
Ou utiliser une grande rame pour se diriger.
Piétons ou voituriers empruntaient
Les
escaliers ou la rampe d’accès,
Qui pour se distraire dans les guinguettes,
Qui pour travailler dans les terres agricoles des
« Saulées ».
Puis vint l’industrialisation.
Puis vint l’industrialisation.
S’installèrent les ateliers SNCF,
Les tanneries et autres verreries,
Et le bac à traille fut remplacé par un pont.
Mais, en 1944, il reprit du service
Mais, en 1944, il reprit du service
Quand le pont fut détruit par les Allemands,
Et ce, jusqu’en 1950, avec le nouveau pont Pasteur
Qui sonna le glas de cet inlassable passeur.
De nos jours le Rhône est dompté,
De nos jours le Rhône est dompté,
Les guinguettes se sont envolées,
Et les rives sont reliées par de multiples passages
Comme le métro qui reliera Gerland à Oullins.
Les rives bétonnées de la Saulaie sont devenues autoroutes,
Les rives bétonnées de la Saulaie sont devenues autoroutes,
Dissimulant à jamais la moindre trace du passé.
Il suffira d’un souffle pour passer sur l’autre bord
Dans l’obscurité d’un tunnel subaquatique.
Passant rue du Bac ou entrant au Bac à Traille,
Passant rue du Bac ou entrant au Bac à Traille,
Lieu de culture dans l’ancienne église de la Saulaie,
Qui se pose encore la question de l’origine de ces noms,
Dans un quartier oublié et pourtant si riche d’histoire ?
Par Aïcha
Chérif.
11 mars 2013
Croquis de Cogoluenhe (extr. de : COGOLUENHE, livre
2, p. 69)
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire