Cette
courte ligne de chemin de fer de 25,1 kilomètres a marqué les vieux habitants
du nord de l’agglomération car son histoire est des plus pittoresques et l’on
parle de plus en plus de la rouvrir.
Le
3 Juin 1862, la première « ficelle »
lyonnaise, c’est à dire une ligne à câble d’où son surnom, relie la rue Terme au plateau de la Croix-Rousse
et son tracé est de nos jours utilisé par les automobiles. L’idée germe alors
de la prolonger par un chemin de fer classique jusqu’au camp militaire que le maréchal de Castellane avait fait installer à
Sathonay sur 22 hectares en 1857 après que l’on eut tracé de nouvelles
« montées » dont certaines portent son nom (il voulait joindre ce camp
à Bellecour par le tracé de l’actuel boulevard de la Croix-Rousse, en ligne
toute droite à travers ce « nouveau » quartier annexé à Lyon en
1852 !). Les militaires (le tiers de la garnison de Lyon est cantonné à
Sathonay) représentaient une clientèle garantie à l’occasion de leurs
permissions ou lors de leurs déplacements pour raison de service, mais des
motifs de basse police jouaient aussi car, dès 1853, Castellane écrivait
au ministre de l’Intérieur : « La place Bellecour doit être considérée
comme la place d’armes de Lyon ;
c’est là que les colonnes doivent déboucher, la rue Impériale (actuelle
rue de la République) construite, les troupes pourront se porter facilement
au centre de la ville » on ne saurait être plus clair ! Le
souvenir de la « révolte des canuts » en 1831 et du
« soulèvement républicain » en 1834 restait vif dans l’esprit de
« l’Empire autoritaire » et avait motivé d’ailleurs l’annexion de la
commune de la Croix-Rousse sous le Prince- Président. Des raisons industrielles
intervinrent également.
Grignard
constitue la Compagnie de Chemin de Fer
de La Croix-Rousse à Sathonay et embauche pour tracer la voie des ouvriers piémontais chaussés de grosses
galoches qui sonnaient sur le pavé faisant dire aux riverains : « Tiens voilà la galoche qui passe ».
La ligne ouvre le 30 juillet 1863,
surnommée la « Galoche » en raison de sa vitesse avoisinant
les 12 kilomètres à l’heure et du bruit d’enfer des vieilles ferrailles qui
l’empruntaient. Elle franchissait le boulevard de la Croix-Rousse où l’agent à
pied qui précédait les convois était bien nécessaire pour stopper le trafic
hippomobile, puis le centre de la commune de Caluire-et-Cuire avec trois
passages à niveau qui mécontentaient les habitants allant jusqu’à barrer le
passage du train, enfin, devenue à double voie, la zone alors campagnarde
proche de Montessuy par ce qui est maintenant « La Voie Verte »
monopolisée par la mairie de Caluire-et-Cuire, bien qu’elle appartienne
toujours aux Voies Ferrées de France, et elle desservait les gares en bois de
Cuire, Montessuy (simple halte), Caluire, Le Vernay et enfin Sathonay.
Au niveau de cette gare de Sathonay, elle se
relie bientôt à la Compagnie des Dombes et sa ligne ouverte vers Bourg-en-Bresse via Villars-les-Dombes par
Lazare Mangini en 1866. Cette
compagnie obtient même le droit de circuler sur la voie vers la Croix-Rousse
moyennant un droit de passage (analogue à ce que l’Europe de Maastricht tente
de mettre en place) mais en 1872, elle doit céder la ligne à la Compagnie des
Chemins de Fer du Rhône, elle même en faillite en 1879 et absorbée dans la
Compagnie des Dombes (sic) et des Chemins de Fer du Sud-est. Celle-ci
ouvre le 1er Juin 1882 la
ligne Sathonay - Trévoux, autorisée
par déclaration d’utilité publique dès le 1er Août 1874 en raison du
développement de l’industrie du Val de Saône et des villages de
Neuville-sur-Saône et Trévoux. La nouvelle ligne assez acrobatique plonge à
voie unique par la côtière des Dombes vers le Val de Saône, avec des pentes et
rampes à 19 pour mille, empruntant quatre grands viaducs dont le premier
enjambe Le Ravin pour desservir Les Combes (halte), Fontaines-sur-Saône,
Rochetaillée, l’usine Guimet (halte), Fleurieu-sur-Saône, Bellegarde (halte),
Neuville-sur-Saône d’où une bifurcation gagne la zone industrielle de Genay,
Les Creuses (halte), Genay, Massieux, Parcieux, Reyrieux et enfin Trévoux.
A suivre.
Par Pierre Coeur.
Par Pierre Coeur.
On aurait préféré lire "LA" Dombes, le nom de notre ancienne Principauté étant féminin singulier, traduit du "pagus dumbensis" latin... Certes, l'erreur est humaine, mais celle-là persiste depuis trop longtemps pour laisser les vrais dombistes indifférents...
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