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Aux premiers temps du chemin de fer, le problème d’une gare
principale se pose, et la cruciale question de son emplacement. Rive
droite ? Rive gauche ?
Enquêtes et rapports se succèdent. Un débat sur la situation
de la gare s’instaure. Certains revendiquant le faubourg des Brotteaux, d’autres
la Presqu’île. On presse l’importance capitale de la gare sur la vie économique
et sociale du quartier où elle sera implantée.
Dans ce contexte tous les milieux sont agités. Finalement
après de houleux débats, on construit la gare dans la Presqu’île.
Le 1er juin 1857, on inaugure la gare de
Perrache, mais très vite le besoin d’une seconde gare se fait sentir : ce
sera la gare de Genève, construite en quelques mois en 1856. Il s’agissait de
deux pavillons de 126 mètres de long sur 15 mètres de large laissant un
intervalle couvert (la Halle) de 28 mètres pour le passage des voies. Ouverte le
1er juin 1859, elle tombera sous les pioches des démolisseurs en 1908
pour laisser la place à l’actuel bâtiment inauguré le 29 mars 1908.
Son ingénieur est Victor-Louis Rascol, son architecte Paul
d’Arbaut. Les peintres Charles Lacour et Antoine Barbier ont signé les fresques
de la salle des pas perdus (actuelle salle des ventes précitée), et Girier et
Terreire celles du restaurant. Les sculptures bas et haut-reliefs sont de
Masson, les mosaïques de Bertin et l’ouvrage intérieur en bois des établissements
stéphanois Matin.
Cette gare est une gare à échelles ainsi dénommée
parce qu‘ayant des bâtiments de plain-pied mais des voies ferrées
surélevées pour permettre l'établissement de ponts ferroviaires au-dessus des
routes. Ceci se justifiant à la suite d’une tragique collusion entre un train
parti de l’ancienne gare dont les voies étaient de plain-pied et heureusement à
faible allure avec un tramway du cours Vitton.
La place Jules Ferry a nombre de bâtiments copiés sur
l’architecture assez audacieuse de cette gare dont les bâtiments à usage de
bureaux (comme on les définissait alors) qui lui font quasiment face et qui
abritèrent des services de l’équipement, de la SNCF, d’un grand voyagiste… et
appelés à une redéfinition-révolution architecturale dans l’esprit prospectif
évoqué plus avant.
A suivre.
Par Jacques Bruyas.
Extrait de Flâneries.
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