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vendredi 7 juin 2013

La pointe de la Presqu'île - 2

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En 1826, le maire Jean de Lacroix-Laval reprend les idées de son prédécesseur, le baron Pierre-Thomas Rambaud, et fait achever l’aménagement du confluent. Jusqu’en 1830, on affecte des numéros aux rues, places, quais et cours avant qu’en 1837 seulement, l’usage de noms soit imposés en place de ces numéros (par exemple, cours Charlemagne et non voie n° 4).

Les frères Seguin (Marc, Camille, Jules, Paul et Charles) s’engagent alors à industrialiser le quartier dont on leur cède le terrain et y amènent le train de Saint - Etienne en 1832. Ce train va attirer au bout du cours Charlemagne des marchands de charbon en gros (Streichenberger, les Fils Charvet, Cabaud etc…).

Marc Seguin, possédant bientôt ses ateliers à La Mulatière, relie Lyon à Saint-Etienne par la seconde voie ferrée installée en France (après Saint-Etienne – Andrézieu) en six heures dès 1832, ouvrant en 1833 au public la place réservée au charbon et aménageant en bout de Presqu’île un hangar ouvert à tous pour l’accès au train avant la construction d’une vraie gare en 1846 le long du quai Perrache, là où est l’embarcadère de Perrache actuellement. En 1846, la gare du Bourbonnais, dite aussi « Lyon - Saint-Etienne » ou embarcadère, est construite le long du quai Perrache, remplaçant l’ancien débarcadère situé plus à l’ouest qui avait souffert de la crue de 1840, pour relier le rail et la gare d’eau Seguin. Elle sera remplacée par la gare Perrache en 1856, après l’apparition du réseau PLM, et détruite en 1950 lors de la construction du marché-gare qui empiète aussi sur le site de la gare d’eau, bien que classée « monument historique » en 1938 ! La gare d’eau, conçue dans le projet Perrache, aura une activité intermittente, avec abandon total de 1898 à 1902, avant d’être comblée en 1920 à l’ouverture provisoire du port Rambaud, à l’étude depuis 1825 mais inauguré le 12 juin 1926, car elle servait de dépôt d’immondices. Ce port Rambaud fut doté en 1932 d’un port pétrolier incendié le 18 Juin 1940, mais non reconstruit car le port Édouard Herriot a depuis lors pris le relais. Couplée avec la gare d’eau de Vaise, le Port Saint-Louis, la digue du Rhône à La Mulatière, la gare d’eau contribua à conserver à l’eau les deux tiers du trafic en 1903 contre un tiers au rail. 

Avignon avait été reliée à la Guillotière en 1854, comme Vaise à Paris. En 1856, le pont de la Quarantaine sur la Saône et le tunnel Saint-Irénée (Vaise - Perrache) foré par Lazare Mangini, sont ouverts. En 1854, on commença la maçonnerie de ce viaduc de la Quarantaine (du nom de l’hôpital voisin) mais il s’effondra au bout de huit jours en novembre de cette année là sans même qu’une crue en soit responsable et il faudra attendre la fin de 1856 pour que la gare de Vaise soit reliée par le tunnel de Saint-Irénée à la gare Perrache alors en construction, par un nouveau pont en métal si inesthétique que la compagnie Paris-Lyon-Marseille (PLM) doit le refaire au début du XXè siècle à la demande de la ville. La gare Perrache est inaugurée en juin 1857, reliant les sections Paris-Lyon et Lyon-Marseille du PLM grâce au viaduc de chemin de fer sur le Rhône dit de la Méditerranée, édifié en 1854-55, essentiel car jusqu’alors les passagers de Marseille utilisaient la gare de La Mouche à la Guillotière ; le franchissement de deux cours d’eau et le dénivelé entre voirie et voies ferrées imposèrent à François-Alexis Cendrier un remblai percé de trois voûtes de 120 mètres de long, 8,5 de large et 5 de haut qui séparèrent le cours de Verdun de la zone « derrière les voûtes » ; là, à proximité de la gare, s’installe bientôt le tri postal.

En 1833, on édifie dans le quartier la première usine à gaz de Lyon : l’hydrogène obtenu  à partir de la houille sert à l’éclairage public, distribué de 1835 à 1954 par la « Compagnie d’Eclairage par le Gaz » de la Ville de Lyon. Près de cette usine à gaz (oui !) on construisit entre 1843 et 1848 l’Arsenal qui brûlera en 1980, laissant place à la gendarmerie baptisée Général Guy Delfosse et déplacée en 1985 depuis le cours Suchet où ses  premiers occupants de 1880 traquaient les redoutables « chauffeurs » (de pieds à l’époque et non d’automobiles). (Le premier arsenal (dit la Rigaudière) fut élevé entre la Saône et Bellecour sous François 1er et rebâti à la veille de la Révolution mais il sera incendié, puis détruit pendant le siège de Lyon : on construisit à sa place le Grenier à sel et on le remplaça par cet arsenal dit « de Perrache » ).

En 1841, Dardel construit l’entrepôt des liquides conçu pour percevoir les taxes sur les alcools, mais les fraudes conduisent Tony Desjardins, nouvel architecte en chef  de la ville, à le remplacer en 1859 par des bâtiments des douanes remaniés en 1886 pour s’adapter au transit international organisé depuis 1882 ; ces locaux appartiennent maintenant à la SNCF.

A suivre.
Par Pierre Coeur

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