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jeudi 26 septembre 2013

Dans l'obscurité des murs - 1

Une ville quelque part...

Depuis qu’ils étaient arrivés dans cette ville et tandis que sa mère cherchait leur route, Ethan, les yeux écarquillés tentait d’apercevoir, à vue de nez, un peu de vie.
Il lui sembla entendre doucement des voix dans ce coin-ci, il tourna la tête, mais pas un chat.
Les rues, vides, étaient étroites... 

- Il faut qu’on sorte de là ! Vraiment, je ne savais pas comment faire pour contourner ce quartier, mais maintenant qu’on y est entré, je ne sais pas comment faire pour en sortir ! Et j’en ai marre ! Il faut qu’on arrive à traverser !
Thélisse avait l’air perdu et comme pour se donner un peu de courage, elle saisit la main de son adolescent de fils avant de repartir d’un bon pas. Ethan sentit, à la moiteur de ses mains, l’inquiétude qui la gagnait à tourner, sinon en rond, du moins dans ces sphères inconnues.
Il n’y avait pas de lignes droites et personne ne déambulait dans ces rues…

Pas de volets autour des fenêtres, personne derrière les vitres, rien à quoi se raccrocher à part cette odeur viciée, qui vous prenait à la gorge en entrant dans le périmètre, et à présent lancinante, leur faisait battre les narines, imprégnait leurs muqueuses, avant de leur donner la nausée.
- Il faut que l’on trouve quelqu’un pour se renseigner, fit Thélisse. N’importe qui pourvu qu’il nous montre la sortie. On dirait que j’ai de plus en plus de mal à respirer…
- Mais, maman, il n’y a personne ici !
- Quitte à devoir aller frapper à leurs portes... JE VEUX QUE QUELQU’UN ME DISE COMMENT SORTIR D’ICI, TU COMPRENDS ? gémit-elle sans se rendre compte qu’elle hurlait réellement.

Une longue plainte les interrompit, et c'est alors sans hâte, car prudemment, qu'ils se dirigèrent vers ce bruit qui les rapprochait le plus d’une quelconque humanité. Incertains, ils se disaient qu'aucun vent ne pouvait mugir pareillement...
Arrivés entre les deux bâtiments d’où semblait provenir le grondement, scrutant les encoignures et jusque dans l’obscurité des murs, ils guettaient mais ne voyaient rien… rien de rassurant.

Quand, dans un grand fracas, et tandis qu'ils le longeaient, un des murs se pencha... Dans un réflexe, ils courbèrent le dos, fléchirent les genoux pour se faire tout petit craignant qu'il ne leur tombe dessus, puis tout s’arrêta. Et le mur bien qu'affaissé, resta suspendu dans les airs au-dessus de leurs crânes.
Partir, vite, plus vite qu’ils n’étaient venus, se mettre à courir…

Haletante, Thélisse s’arrêta enfin, ils se retrouvèrent au milieu de trois arbres sans ombre sombre ; quand les ténèbres suintaient des murs...
Ailleurs, cet endroit assez calme aurait pu être une place, mais pas dans cette cité où les murs étaient si proches les uns des autres, si oppressants.
Ethan pourtant moins fatigué qu’elle, prétexta vouloir se poser là un instant ce qui leur permettrait de se reposer. Elle accueillit l’idée avec un soupir de soulagement ; errer dans ces rues lui avait pris toute son énergie et elle se sentit soudain très faible. Ethan enleva sa veste, la mit en boule au pied d’un des trois arbres pour lui en faire un coussin.

A suivre (demain).
Par Clémentine Lafon.

3 commentaires:

  1. Brrr, étranges ces murs... Vite, la suite ! :-)

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  2. nous sommes nous aussi dans cette ville ou plutôt cette ville fantôme qui nous étrangle peu à peu, lentement mais sûrement. C'est plus fort qu'un cauchemar. Le lecteur cesse d'être lecteur pour devenir personnage. Pris dans ce texte captivant comme dans un labyrinthe dont on ne peut plus sortir.

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  3. Merci Monique,
    c'est tout à fait ce que je souhaitais... merci...

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