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jeudi 13 février 2014

Une jeunesse à Villeurbanne


San Francisco sur Feyssine

Même Johnny Hallyday s’était mis à la mode des cheveux longs, des colliers de perles et des chemises à fleurs après avoir « esquinté » le temps d’une chanson le météoritique Antoine égaré au pays de « Salut les copains ». 
Il y avait eu Woodstock, l’Ile de Wight et nous ne pouvions imaginer être de reste en ces terres rhônalpines… Alors ce fut la Feyssine, encore et toujours elle, qui le jour d’un concert prit les couleurs de San Francisco et les accents du folk comme du rock de groupes plus hétéroclites et fantaisistes que musicaux. 
Les filles exhibaient leurs poitrines naissantes et les garçons aux barbes fournies et aux cheveux hirsutes semblaient des faunes égarés en tissu urbain. 
Jeunes gâtés des « trente glorieuses », s’ennuyant ferme, nous nous engagions pour toutes les causes les plus extravagantes ou les plus lointaines comme Sacco et Vanzetti (exécutés depuis 40 ans !) ou la guerre du Vietnam (qui n’avait mobilisé aucune conscience quand elle était guerre d’Indochine). On se mobilisait pour la défense de groupes ou de minorités sans pressentir un communautarisme autour… 
Entre la décharge publique qu’était une partie du terrain, les bidonvilles voisins, il y avait ce parterre de fleurs de chicorée, d’ambroisie (alors ignorée), de coquelicots (rêvés pavots) et autre plantes « gratte-cul » et on y festoyait. 
Auteur d’une anthologie poétique, l’occupant de l’Elysée citait Ronsard ou Corneille, quand la jeunesse française s’explosait… Aux uns la douceur angevine... Nous, notre Amérique à nous, c’était Villeurbanne (et non pour ses « gratte-ciel » !).

Par Jacques Bruyas.
Chronique villeurbannaise, écrite pour Le progrès en 2010.

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