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mardi 22 janvier 2013

Sur les traces du diable de Montchat - 1


A l’origine de mon roman policier Le diable de Montchat (Les Grilles d’Or – 2012), il y a un fait divers que j’ai lu dans un journal : un violeur en série agressait des femmes à leur domicile, en passant par une fenêtre ou en forçant leur serrure. Je n’ai aucun souvenir de l’endroit où sévissait ce maniaque, mais cette histoire sordide a servi de base de départ à mon « diable ». Mais pourquoi l’ai-je fait sévir à Montchat ? Peut-être la raison m’en reviendra-telle en flânant dans ce quartier…
Selon wikipedia, l’origine de « Montchat » serait « mont chal », « chal » étant une déformation du mot calcaire. Une colline domine le quartier de Montchat, où se trouve le parc Chambovet, en limite de Bron. C’est le seul promontoire du secteur, on peut supposer que c’est lui, le mont chat !




Montchat, quartier du troisième arrondissement de Lyon, était auparavant un vaste domaine situé sur le territoire de la commune de la Guillotière, limitrophe de Villeurbanne. La Guillotière fut intégrée à Lyon courant du 19ème siècle. A cette même époque, le domaine de Montchat appartenait à une riche famille, les Richard-Vitton et c’est sur leur impulsion qu’il s’est urbanisé.

L’histoire est d’ailleurs belle et devrait inspirer certains de nos richissimes concitoyens, crispés sur leur tas d’or, en partance pour la Suisse, la Belgique ou pire encore, la perfide Albion ! Jugeons-en plutôt. En 1856, Lyon est frappé par une terrible crue. Pendant tout le mois de mai, Rhône et Saône montent sous l’effet de pluies diluviennes. Six mètres au pont Lafayette pour trois habituellement… Dans la nuit du 31, la digue de la Tête d’Or se rompt. Les eaux du Rhône inondent les quartiers de la rive gauche, Charpennes, Brotteaux, Guillotière. Les maisons en pisée sont dévastées, sept cents sont totalement détruites, mille huit cents fortement endommagées. On déplore dix-huit victimes.

Beaucoup d’habitants de ces quartiers ont en même temps perdu leur emploi. Ouvriers de la soie, ils travaillaient chez eux, sur un métier à tisser installé dans leur logement…

C’est à la suite de ce tragique événement que la famille Richard-Vitton donne une partie de son domaine de Montchat pour permettre la construction de logements pour les sinistrés. C’est ainsi que ce quartier voit le jour, desservi par des voies qui portent les prénoms de certains des membres de cette illustre et généreuse famille : rue et place Antoinette, rues Camille, Charles Richard, Julie, Julien, Louis, Louise, Constant, place Henri, cours Richard-Vitton. La rue Balthazar porte, elle, le nom du chien familial. Par contre, le cours Eugénie n’a rien à voir avec les Richard-Vitton : il s’agit là de l’impératrice, épouse de Napoléon III. Avant-guerre, le cours du docteur Long, axe principal de Montchat, s’appelait cours Henri. Il a été rebaptisé pour rendre hommage au grand résistant montchatois, emprisonné et torturé à Montluc en 1943 avant d’être exécuté par la milice. Sa maison est au 18 du cours.

Notons ici l’humour de nos élus : cours du docteur Long. L’on dirait du morse… Mais c’est tout de même moins gros que dans certains autres cas : La CUL fut le premier nom de la communauté urbaine de Lyon avant de devenir COURLY, tout de même plus facile à porter… Autre sigle provocateur : le SDF pour stade de France. Le summum ayant été atteint lors de la crise de la vache folle. Pour rassurer le bon peuple, nos technocrates n’avaient rien trouvé de mieux que le label « VF » pour désigner l’origine française de la viande ! Il fut par la suite discrètement transformé en « VBF », viande bovine française. Mais je m’écarte de Montchat et de mon diable.

A suivre.
Par Jacques Morize.

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