Un texte, une image, vous plait ? Vous souhaitez l'emporter et le partager pour votre plaisir personnel ? Pensez à l'auteur : n'oubliez pas l'endroit où vous l'avez trouvé, ni le nom de celui ou celle qui vous a offert du plaisir... et laissez un petit mot. Les auteurs aiment savoir que leur travail intéresse.
Vous souhaitez en savoir plus sur l'UERA ? Sur un auteur en particulier ? Visitez le site internet uera.fr
, le blog infos de l'association, ou les blogs personnels (liens à droite).

Tableaux en attente d'écrits UERA

vendredi 12 avril 2013

La galoche - 2


En 1889, on fore un tunnel entre Collonges et Saint-Clair reliant la voie vers Paris à celle vers Genève et un autre peu après entre Crépieux et Sathonay (qu’emprunte maintenant le TGV Paris-Lyon) ouvert aux voyageurs en 1900 (La voie traverse le parc du château de la Pape devenu Lycée Lamarque et un puits d’aération s’ouvre sur le Boulevard-de-l’Hippodrome) En 1893, on baptise la gare  de Sathonay « Sathonay-Rillieux », faite en dur, en place de celle en bois. En 1897, la ligne est incorporée au réseau PLM (Paris-Lyon-Méditerranée). La compagnie Eiffel envisagea même de relier les gares de la Croix-Rousse et de Saint-Just par un viaduc type Garabit et de prolonger la voie ferrée vers Rive-de-Gier et Saint-Étienne pour concurrencer le PLM passant par Givors. 

A la Belle-Epoque, le trafic dépasse toutes les prévisions : 700 000 voyageurs par an, 36 trains chaque jour (8 « aller et retour » Lyon - Trévoux, 8 Lyon - Bourg-en-Bresse et 2 Lyon - Sathonay). Les Lyonnais prenaient la « Galoche » et ses voitures à impériale pour gagner le plateau ou le Val de Saône et à partir de 1911, l’hippodrome du « Loup Pendu » à Rillieux (les bourgeois lyonnais allaient aux courses tandis que leurs  épouses « sortaient » leurs filles de Saint-Charles !). En 1914, on abandonne le terminus commun avec la ficelle de la rue Terme (l’actuelle station Croix-Rousse de la ligne C du métro) car le Boulevard de la Croix-Rousse est engorgé et l’on construit une nouvelle gare terminus plus au nord.

Gare de marchandise de la Croix-Rousse
Entre les deux guerres, si la ligne vers Bourg-en-Bresse est revitalisée par la mise en service d’autorails modernes, la ligne vers Trévoux voit son trafic voyageurs s’effondrer car elle conserve un matériel des plus vétuste et ses locomotives à vapeur … qui fonctionnaient d’ailleurs en marche arrière pour regagner la Croix-Rousse car il leur était impossible de faire demi-tour à Trévoux ! Le 5 Décembre 1938, la ligne Sathonay - Trévoux est fermée aux voyageurs alors que le tronçon Sathonay - Croix-Rousse cessera de les accepter le 16 Mai 1953.

Les trains de marchandises continuent à circuler entre Croix-Rousse et Sathonay jusqu’au 28 Septembre 1975 quand on affecte à la ligne C du métro (arrivé par le tunnel de la ficelle Croix-Paquet) la plate-forme de la voie jusqu’à Hénon, sur le site de l’ancienne gare de marchandises en traçant aussi le boulevard des Canuts. Le tronçon Sathonay - Trévoux reste actif, du moins jusqu’à la zone industrielle de Neuville-sur-Saône - Genay car la partie terminale de 7 kilomètres jusqu’à Trévoux a été fermée avant 1995 même si le département de l’Ain a conservé son emprise au sol. A dire vrai circulent essentiellement aujourd’hui des wagons-citernes entre Sibelin et la zone industrielle de Genay - Neuville-sur-Saône (Z.I. de Lyon-Nord) contenant des produits dangereux nécessaires à des industries classées Seveso, tôt le matin quand le secteur de la gare Lyon-Part-Dieu est moins encombré.

Depuis plus de dix ans, SNCF et Conseil Régional, stimulés par le dynamique Collectif Transport Val de Saône (CTVS) créé en 1990, encouragés par le succès des Trains Express Régionaux (TER) étudient la réouverture de la ligne Sathonay - Trévoux à une ou deux voies et son prolongement soit vers Lyon-Part-Dieu, gare bien saturée, soit vers la station Hénon de la ligne C du métro lyonnais malgré la mainmise de la commune de Caluire-et-Cuire sur « la Voie Verte ». Un bassin de 153 000 habitants dont 44 000 actifs susceptibles d’emprunter la ligne est concerné … comme les Rilliards ou Caluirards gênés par le trafic encore automobile de ces nombreux travailleurs venant de l’Ain qui traversent leur ville matin et soir. Phénomène d’actualité, des opposants font tourner une pétition.


Ce bref historique montre bien que les leçons de l’Histoire peuvent servir à construire un futur plus agréable pour nos enfants et petits-enfants !

Par Pierre Coeur. 

Pour en savoir plus :

- L’Echo de Sathonay-Camp, revue catholique mensuelle, n° de Janvier Sathonay 1931 : La « galoche »Rillieux-la-Pape , mille ans d’histoire par la Société d’Histoire de la Ville, Maury Imprimeur 1982 
- Rillieux-la-Pape d’hier à demain, éditions Xavier Lejeune, Lyon 2002
- Mémento de l’Histoire de Lyon par Pierre CŒUR, éditions des Traboules,Brignais, 2005 
- Mémento de l’Histoire de Rillieux-la-Pape, par Pierre CŒUR, Sitbon-associés imprimeur Rillieux-la-Pape, 2008
- Mosaïque économique, magazine de la SNCF Lyon, n° 157 de Mai 2009 : Lyon Trévoux, une richesse inexploitée


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire