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vendredi 19 avril 2013

Le quartier des Brotteaux - 1



Un quartier futuriste... !

Lyon est une ville singulière car chacun de ses quartiers - parfois calqué sur un arrondissement - se conjugue à un temps et un mode différent…
Il y a les quartiers nostalgiques comme la Croix-Rousse - nostalgie entretenue dans un esprit « bobo » comme le définissent les ethno-sociologues - ; il y a les quartiers « archéo-archaïques » comme le conservatoire des trois « saints » Saint-Georges, Saint-Jean, Saint-Paul ; il y a les quartiers « présents » et forcément plus remuants par cooptation comme les « Berges », la cité Internationale (avec un complexe cinématographique) ou encore le pôle de Vaise (pour des raisons analogues) ; il y a les quartiers en promesse vive ou constante comme le « Confluent » ou Gerland et puis il y a des ilots urbains en perpétuel futur... parce qu’ils ont toujours eu une longueur d’avance, une vision prospective et perspective de l’urbain… Certes, parfois le futur devient antérieur quand les ans ont décliné les attentes des riverains, ou conditionnel quand on espère avec une fidélité inébranlable ; mais aussi nous trouvons un futur simple voire « futuriste », et c’est le cas de cet ilot citadin des Brotteaux.
Comme si Lyon se projetant dans une cinquième dimension réalisait au gré des changements justement de cette dimension « virtuelle » des audaces architecturales comme nulle part ailleurs… Au point de fixer des soucoupes volantes en béton sur les toits d’un immeuble voisin… !

Car si « Brotteaux » d’abord « broteaux », prononcés « breteaux » par les lyonnais et écrit avec un seul t viendrait de la racine latine de brouter(là où paissaient les troupeaux) on ne peut pas dire que c’est un quartier défunt où l’on déguste justement les pissenlits par la racine.
Dans l’invention industrielle comme dans l’horreur (et quelque part l’erreur) historique, les Brotteaux se distinguèrent. A l’emplacement de l’Hôtel des Ventes des Commissaires-priseurs C.Aguttes, A.Savart, G.Richard eurent lieu les premières ascensions de la Montgolfière en 1784 ; et en 1793 utilisant ces terrains de plaine entre la zone approximative de la rue Tête d’Or à l’actuel boulevard des Brotteaux, on y fusilla à qui mieux-mieux les opposants au jacobinisme révolutionnaire après qu’en 1792 on y eut fait la fête de la Fédération et de l’Etre suprême. Enfin en l’actuelle place Jules Ferry, Laurent Mourguet se produisit devant un public lyonnais en promenade à la campagne et en baignade puisque le Rhône généreux et encore non « domestiqué » par des barrages avait des résurgences dont un petit lac naturel en ces lieux. Dès 1808, Laurent Mourguet implanta son castelet en la plaine des « broteaux » éclipsant en l’esprit des lyonnais le Polichinelle italien pourtant très populaire.


A suivre.
Par Jacques Bruyas.
Extrait de Flâneries.

 
 

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