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jeudi 11 avril 2013

La galoche - 1


Cette courte ligne de chemin de fer de 25,1 kilomètres a marqué les vieux habitants du nord de l’agglomération car son histoire est des plus pittoresques et l’on parle de plus en plus de la rouvrir.

Le 3 Juin 1862, la première « ficelle » lyonnaise, c’est à dire une ligne à câble d’où son surnom, relie la rue Terme au plateau de la Croix-Rousse et son tracé est de nos jours utilisé par les automobiles. L’idée germe alors de la prolonger par un chemin de fer classique jusqu’au camp militaire que le maréchal de Castellane avait fait installer à Sathonay sur 22 hectares en 1857 après que l’on eut tracé de nouvelles « montées » dont certaines portent son nom (il voulait joindre ce camp à Bellecour par le tracé de l’actuel boulevard de la Croix-Rousse, en ligne toute droite à travers ce « nouveau » quartier annexé à Lyon en 1852 !). Les militaires (le tiers de la garnison de Lyon est cantonné à Sathonay) représentaient une clientèle garantie à l’occasion de leurs permissions ou lors de leurs déplacements pour raison de service, mais des motifs de basse police jouaient aussi car, dès 1853, Castellane écrivait au ministre de l’Intérieur : « La place Bellecour doit être considérée comme la place d’armes de Lyon ;  c’est là que les colonnes doivent déboucher, la rue Impériale (actuelle rue de la République) construite, les troupes pourront se porter facilement au centre de la ville » on ne saurait être plus clair ! Le souvenir de la « révolte des canuts » en 1831 et du « soulèvement républicain » en 1834 restait vif dans l’esprit de « l’Empire autoritaire » et avait motivé d’ailleurs l’annexion de la commune de la Croix-Rousse sous le Prince- Président. Des raisons industrielles intervinrent également.

Grignard constitue la Compagnie de Chemin de Fer de La Croix-Rousse à Sathonay et embauche pour tracer la voie des ouvriers piémontais chaussés de grosses galoches qui sonnaient sur le pavé faisant dire aux riverains : « Tiens voilà la galoche qui passe ». La ligne ouvre le 30 juillet 1863, surnommée la « Galoche » en raison de sa vitesse avoisinant les 12 kilomètres à l’heure et du bruit d’enfer des vieilles ferrailles qui l’empruntaient. Elle franchissait le boulevard de la Croix-Rousse où l’agent à pied qui précédait les convois était bien nécessaire pour stopper le trafic hippomobile, puis le centre de la commune de Caluire-et-Cuire avec trois passages à niveau qui mécontentaient les habitants allant jusqu’à barrer le passage du train, enfin, devenue à double voie, la zone alors campagnarde proche de Montessuy par ce qui est maintenant « La Voie Verte » monopolisée par la mairie de Caluire-et-Cuire, bien qu’elle appartienne toujours aux Voies Ferrées de France, et elle desservait les gares en bois de Cuire, Montessuy (simple halte), Caluire, Le Vernay et enfin Sathonay. 

Au niveau de cette gare de Sathonay, elle se relie bientôt à la Compagnie des Dombes et sa ligne ouverte vers Bourg-en-Bresse via Villars-les-Dombes par Lazare Mangini en 1866. Cette compagnie obtient même le droit de circuler sur la voie vers la Croix-Rousse moyennant un droit de passage (analogue à ce que l’Europe de Maastricht tente de mettre en place) mais en 1872, elle doit céder la ligne à la Compagnie des Chemins de Fer du Rhône, elle même en faillite en 1879 et absorbée dans la Compagnie des Dombes (sic) et des Chemins de Fer du Sud-est. Celle-ci ouvre le 1er Juin 1882 la ligne Sathonay - Trévoux, autorisée par déclaration d’utilité publique dès le 1er Août 1874 en raison du développement de l’industrie du Val de Saône et des villages de Neuville-sur-Saône et Trévoux. La nouvelle ligne assez acrobatique plonge à voie unique par la côtière des Dombes vers le Val de Saône, avec des pentes et rampes à 19 pour mille, empruntant quatre grands viaducs dont le premier enjambe Le Ravin pour desservir Les Combes (halte), Fontaines-sur-Saône, Rochetaillée, l’usine Guimet (halte), Fleurieu-sur-Saône, Bellegarde (halte), Neuville-sur-Saône d’où une bifurcation gagne la zone industrielle de Genay, Les Creuses (halte), Genay, Massieux, Parcieux, Reyrieux et enfin Trévoux.

 A suivre.
Par Pierre Coeur.


1 commentaire:

  1. On aurait préféré lire "LA" Dombes, le nom de notre ancienne Principauté étant féminin singulier, traduit du "pagus dumbensis" latin... Certes, l'erreur est humaine, mais celle-là persiste depuis trop longtemps pour laisser les vrais dombistes indifférents...

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