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jeudi 14 mars 2013

Balade en Dombes - 1



L'homme qui ouvrit les yeux

C’était un dimanche ; main dans la main Delphine et Sébastien marchaient au bord d’un étang de la Dombes. Ils croisaient de nombreux promeneurs qu’ils saluaient joyeusement, ce qui leur donnait le sentiment de légitimité d’un couple installé.

- « Tu m’as l’air d’être tracassée », dit Sébastien.

- « Un peu, c’est vrai », répondit-elle. « C’est ce témoignage…  J’ai accepté de témoigner contre Sam le violeur pour que ce salaud ne puisse plus jamais toucher une femme, je n’avais pas le choix… Il faut qu’il soit condamné pour tentative de viol et reconnu récidiviste. Mais j’espère que la police et le juge respecteront leur promesse de ne pas en parler à mon père.

- Dans ce cas, ne crois-tu pas qu’il vaudrait mieux le lui dire toi-même, justement ?

- Nous avons déjà eu cette discussion, je te le rappelle Sébastien ! » 

Elle avait parlé sèchement, et repris sa main en même temps. Elle continua en adoucissant son ton :

- « Excuse-moi, c’est déjà tellement difficile pour moi… Oui, la meilleure solution serait de lui parler, mais pas maintenant, je ne le sens pas. Il est complètement à l’ouest mon père, en ce moment ! Je ne sais pas du tout comment il réagirait. Alors je le lui dirai, un jour… Peut-être.

- Et ta mère ?

- Je lui ai tout raconté. J’avais besoin de parler à une femme et en plus ma mère me comprend, généralement. Le problème, c’est qu’elle est un peu faible face à mon père. Face aux autres aussi, d’ailleurs…

- Tu penses qu’elle ne va rien lui dire ?

- Vu l’état de leur couple et leur peu de communication, je pense en effet… Mais va savoir, à l’avenir ! Ce qui est certain, c’est qu’elle ne résisterait pas plus d’une minute à un interrogatoire : dès qu’elle est gênée, son visage vire au rouge écarlate !

- Humm…

- Quoi ?

- Rien… Rien du tout ! »

Sébastien entraîna son amie sur un petit chemin qui s’éloignait vers la gauche. La terre était craquelée, et les restes d’herbe sauvage, jaunes, hauts et clairsemés, sentaient bon la paille brûlée : c’était un été torride. Peut-être pas du même niveau que celui de 2003, mais presque.
Ils trouvèrent un peu de fraîcheur en traversant un petit bosquet qui cachait la suite de l’horizon. Sébastien voulut s’asseoir sur une énorme souche, mais Delphine lui proposa de continuer à cheminer encore un peu : elle voulait voir où ils allaient déboucher.

Ils ne furent pas déçus : le chemin continuait au-delà du bosquet, se rétrécissant pour ne plus faire qu’un mètre de large. De part et d’autre il n’y avait que de l’eau et telle une passerelle naturelle, le chemin traversait l’immense étang le séparant en deux parties, à moins qu’il ne fût entouré de deux étangs distincts, ce qui revient au même dans cette région recouverte d’eau.

Ils continuèrent gaiement sur ce chemin, comme en dehors du temps. Les croassements des crapauds et des grenouilles les accompagnaient. A travers les hauts roseaux, ils apercevaient de temps à autre le piqué d’un héron entre les nénuphars, pour une pêche la plupart du temps fructueuse.

A suivre.
Par  Fabien Rhodain.

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