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lundi 4 mars 2013

Berceuse pour le Rhône


Ce bruissement soyeux du large fleuve,
On le perçoit le soir lorsque le vent se tait :
Il chuchote sans fin d’étranges virelais
En berçant les reflets stellaires
Du ciel d’hiver cristallisé,
Des petits ports illuminés
Qui font la fête sur ses berges,
Des péniches à quai, somnolentes baleines.
Ses eaux nées de glaciers qui s’effilochent
Enserrés entre les sommets,
Déversent en passant au long des lônes
La fraîcheur initiale en franges de chansons :
Souvenirs fabuleux glissant à la dérive
Avec des fantaisies de cygnes.
Son incessant frôlement a lissé
Les rochers embusqués et, au fond de son lit
Les pierres vont roulant, rondes comme des œufs.
Il a fertilisé au cours de tant de siècles
Champs maraîchers, vergers de Paradis en fleurs,
Que ses miroitements secrètement charrient
Leur souvenir dans les couleurs de nuit.
En murmurant ses nostalgies
Il irrigue des industries
Qui s’éteindront un jour entre grises fumées
Et cendres que le flot à la fin lavera :
Le destin du Rhône sauvage
S’écoule dans un sablier
Aux dimensions de millénaires.
Qui sera là pour l’écouter ? 

Par Elyane Gastaud.
Poème inédit, 18 janvier 2012

2 commentaires:

  1. poème très attachant surtout pour moi qui (je l'avoue) n'aime pas le Rhône, alors le compliment a toute sa valeur ! J'ai écrit de ce fleuve qu'il charriait des cadavres de suicidés comme une avalanche horizontale je n'étais encore pas joyeuse ce jour-là. Merci pour ce texte

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  2. C'est très beau, très évocateur, très coulant, roulant comme ses eaux... mais le Rhône n'est plus si beau pour celui qui l'a connu comme moi, avec ses îles, ses pêcheurs... à la Saulaie.

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